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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1883.djvu/529

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UNE LEÇON ALLEMANDE SUR LA GYMNASTIQUE

peuvent élever à un haut point la conscience d’un peuple[1], et il n’est pas douteux que la gymnastique, en se ressouvenant des Grecs, soit éminemment capable de concourir à cette grande œuvre.

Telle a été, à peu près, la leçon du professeur Paulsen. N’est-elle pas bien faite pour nous encourager dans la voie où nous entrons avec les bataillons scolaires et les sociétés de gymnastique ? Ceux des exercices des anciens Grecs qui préparaient directement au maniement des armes ont dû être nécessairement transformés, dans une civilisation nouvelle où l’armement lui-même est tout autre. Quant aux mouvements qui doivent seulement développer la force et l’énergie morale de l’individu, que ne gagnerait-on pas à s’inspirer, au moins faute de mieux, de la simplicité grecque ? Courir, sauter, lutter n’exigent aucune dépense d’argent ; et la pédagogie nous prouve que ce n’est ni oiseux, ni ridicule, comme le croient bien des gens. Je voudrais qu’on tint compte aussi des conditions du climat, des traditions locales. Le patinage n’est-il pas une charmante gymnastique pour les pays du nord ; et nos jeux de paume de Flandre ne sont-ils pas une coutume excellente, à entretenir et à répandre ? Il faut que l’opinion publique s’intéresse à toutes ces choses d’apparence futile, mais où le sort du pays est si réellement engagé, et que, par suite, toute l’éducation gymnastique et physique voie son but relevé, reçoive un vigoureux essor sur toute la surface de notre territoire, et se laisse pénétrer par le souffle fortifiant d’une haute discipline patriotique et morale.

Berlin, novembre 1883.


  1. Rapprocher l’opinion conforme de tous nos pédagogues révolutionnaires.