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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1883.djvu/566

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REVUE PÉDAGOGIQUE

contré précédemment ; à la fin de chaque trimestre un certain nombre de sujets de devoirs, choisis parmi ceux qui ont été donnés aux examens de ces dernières années ou qui ont paru répondre le mieux à l’esprit nouveau du programme ; quelques-uns de ces sujets (trop peu, à mon gré, tant ces indications me paraissent utiles !) sont accompagnés d’un plan développé ; « les élèves, disent les auteurs. pourront ainsi voir par la pratique comment les éléments d’histoire générale donnés dans l’ouvrage doivent se disposer en vue d’un sujet particulier ».

Veut-on un exemple de la manière dont l’ouvrage est écrit, j’entends de la bonne manière ? Je citerai ces lignes qui me paraissent d’une langue nette, sobre, comme il convient à un résumé de cette sorte, mais pourtant assez colorée et d’un relief suffisant pour frapper de jeunes esprits. Il s’agit de l’Égypte, et comment donner une idée de l’histoire de ce pays sans donner une idée de sa géographie, sans parler du Nil ? « L’Égypte est la vallée immense où coule le Nil, depuis les cataractes d’Assouan jusqu’à la Méditerranée ; très étroite dans sa partie supérieure où elle est resserrée entre deux chaînes de collines parallèles, un peu plus spacieuse dans sa partie moyenne, elle ne se développe en une véritable plaine que vers son extrémité inférieure à partir du point où le fleuve se divise en deux bras principaux qui embrassent entre eux un vaste delta. Le pays tout entier « est un don du Nil », suivant le mot célèbre d’Hérodote : sans les eaux du fleuve, dans cette région où il ne pleut jamais, le désert s’étendrait sans interruption ; grâce à ces eaux bienfaisantes, entre les solitudes pierreuses qui bordent la mer Rouge et les sables jaunâtres du Sahara, s’allonge une étroite bande de terre verdoyante, où la fertilité est incomparable, où l’homme obtient sans effort les plus belles moissons. Chaque année, en juillet, ce fleuve mystérieux, qui ne reçoit pas un seul affluent en Égypte, commence à grossir à la suite de la fonte des neiges et des pluies tropicales tombées dans le bassin des grands lacs équatoriaux où il prend sa source. À l’aide de canaux habilement creusés, ses eaux s’étendent le plus loin possible sur ses deux rives, jusqu’au mois d’octobre ; puis elles commencent à diminuer, et en décembre rentrent dans leur lit, laissant sur les champs qu’elles ont arrosés un limon gras et fertilisateur. Toute la partie atteinte par l’inondation est propre alors à la culture, le reste appartient au désert. »

En somme, cet ouvrage, sorti de la collaboration de deux hommes de savoir et d’expérience, rendra de sérieux services aux élèves de nos écoles normales, et à ceux qui se préparent aux mêmes examens qu’eux. Je le recommande particulièrement aux maîtres : ceux-ci en effet, dominés par le temps et la nécessité, ne voulant pas surmener les esprits qu’ils ont à conduire, sauront bien, même avant que les auteurs l’aient fait, resserrer où il peut être nécessaire, éclaircir, élaguer par-ci et par-là. Resserrer, éclaircir, élaguer (j’en demande