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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1884.djvu/546

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REVUE PÉDAGOGIQUE

religions, l’orateur montre que tous les Suisses lèvent les yeux vers les mêmes montagnes, vénèrent les mêmes héros, sont également fiers de leurs droits et de leurs libertés, et qu’aucune des confessions religieuses ne s’attribue à elle seule le salut. Le courage, le dévouement, la fidélité, la vérité, la justice, la fraternité, tous les sentiments généreux qui animèrent les grands hommes, voilà l’esprit national suisse.

L’éducation militaire par l’enseignement gymnastique et les exercices physiques qui développent l’adresse et la vigueur du corps ; — l’éducation professionnelle, par l’établissement d’écoles industrielles, agricoles et ménagères pour les adultes de quinze à dix-huit ans ; — l’éducation morale par l’éducation du caractère ; — l’éducation patriotique par l’enseignement de l’histoire et le souvenir des grands hommes dont les portraits doivent orner les murs des écoles à côté de copies des grands tableaux historiques, à côté de sentences morales et patriotiques que l’enfant doit avoir sans cesse sous les yeux et se graver dans la mémoire : voilé l’éducation nationale que l’école primaire doit donner.

M. Christinger présente cet exposé d’une parole simple, vigoureuse, sans recherche oratoire, convaincue et portant La conviction dans l’esprit des auditeurs.

Les membres qui prennent part à la discussion condamnent surtout les écoles privées, parce que ce sont toujours des écoles de caste (Standeschulen) ou des écoles confessionnelles, qui reçoivent des enfants que leurs familles ne veulent pas mêler aux autres enfants, ni élever dans les sentiments d’égalité et de fraternité. Il ne doit pas y avoir d’écoles de ce genre dans un Etat vraiment démocratique. Il faut rendre ces écoles inutiles, ajoute fort justement un orateur, en organisant parfaitement nos écoles publiques, et en y donnant un enseignement solide et une bonne éducation morale, à l’exclusion de tout enseignement confessionnal.

La plus grande partie des membres du congrès assistaient a cette séance. D’autres s’étaient rendus à une conférence sur le travail manuel ; d’autres à une leçon donnée par un professeur de l’université, M. Hagenbach, sur les expériences de physique à faire dans les écoles. La veille au soir le savant professeur avait déjà donné une conférence sur les projections électriques, qui avait attiré an grand nombre d’instituteurs.

Dans la matinée, de 7 à 9 heures, Les instituteurs bâlois nous avaient convoqués à des exercices de gymnastique dans une école de garçons et une école de filles. J’ai assisté à la séance des filles où trois sections 3e suivaient d’après leur âge : onze ans, treize ans, quinze ans. Au commandement du professeur elles se plaçaient deux à deux, puis quatre à quatre, puis huit à huit, en alternant les marches et contre-marches par des mouvements des bras, en se prenant par la main et en formant des rondes. Sans interrompre l’exercice, le professeur, de son diapason-sifflet, donne le la, entonne