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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1884.djvu/64

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REVUE PÉDAGOGIQUE

s’appuyant sur l’intuition, en prenant pour point de départ ce que l’enfant peut observer lui-même, le lieu natal et ses environs. « a Dans ce but, disent les instituteurs à Wilhelmshühe (1881), des excursions fréquentes sont indispensables. Ces excursions doivent toujours avoir un but précis, déterminé par l’enseignement. Les gravures et cartes ne seront employées que lorsque les élèves auront acquis l’intuition de la réalité. » — Cette marche est évidemment la seule qui puisse donner des résultats sérieux. Une simple promenade au bord d’un ruisseau, d’un étang, d’une mare même, en apprendre plus aux enfants sur la géographie physique que toutes les définitions d’îles, de caps, etc, enseignées laborieusement dans les classes.

F. Sciences physiques et naturelles. — Nous voyons apparaître, dans l’enseignement de ces sciences, comme dans celui des autres matières, le souci de l’intérêt pratique.

« Le choix des matières de l’enseignement est subordonné au principe : non scholæ, sed vitæ discimus. Dans le cours d’histoire naturelle, on fera connaître aux enfants la structure du corps humain, les animaux et les produits de leur patrie, ceux des pays étrangers dont on tire parti journellement, ou ceux enfin qui ont une importance locale… En physique, on étudiera les appareils employés dans la vie pratique ; en chimie, on s’occupera des principales matières que l’homme peut utiliser et de celles qu’il doit éviter comme dangereuses…… La méthode à employer sera toujours l’intuition… Les moyens intuitifs sont les productions de la nature, les gravures, les appareils ; on fera des excursions, on visitera les usines, les fabriques… On évitera les recherches délicates, et les appareils compliqués… Les productions de la nature seront recueillies par le maître aidé de ses élèves et formeront ainsi des collections peu coûteuses… Avec un peu de bonne volonté, l’instituteur pourra fabriquer lui-même ses petits appareils de physique… » (Magdebourg, 1879.) — « La connaissance de la nature affranchit l’homme des croyances superstitieuses… L’enseignement de l’histoire naturelle développe chez l’enfant les facultés d’intuition et d’observation : il éveille et aiguise ses sens, et, par un usage répété, il leur apprend à découvrir promptement et sûrement les propriétés des corps… » (Saalfeld, 1880.)

G. Dessin. — La question de l’enseignement du dessin ne semble pas suffisamment mûre en Allemagne. Il n’y a absolument aucune unité dans les vues émises à ce sujet dans les diverses conférences. Les uns (Stargard, 1879) demandent que l’enfant n’apprenne le dessin qu’à partir de l’âge de neuf ans ; d’autres (Osnabrück, 1879, et Carlsruhe, 1881) sont d’avis que l’on commence cet enseignement dès l’arrivée de l’enfant à l’école. La plupart des instituteurs