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LE 26e CONGRÈS DES INSTITUTEURS ALLEMANDS

sommes gagnées par les enfants sont inscrites à leurs noms et servent surtout à leur acheter des habits ; 214 enfants sont reçus dans cet établissements.

Une institution semblable existe pour la surveillance et les travaux manuels des jeunes filles appartenant à des familles d’ouvrier.

Nous revenons au congrès.

Deux délégués étrangers à l’Allemagne y assistaient. Le ministère de l’instruction publique de France était représenté par M. Jost, inspecteur général de l’enseignement primaire ; le gouvernement serbe avait envoyé M. Petrovitch, directeur de l’enseignement primaire du royaume.

Le grand-duc de Hesse-Darmstadt a assisté à la première séance générale pendant toute la matinée, prenant un vif intérêt aux discussions.

Voici un résumé des questions discutées et des résolutions adoptées :

1. L’éducation, sa mission, son but, ses effets. — Rapporteur : M. Debbe, directeur d’école à Brême.

L’éducation, dans l’école primaire, doit veiller à la santé, et au développement régulier du corps ; exercer l’observation et la réflexion de l’enfant ; le munir de connaissances utiles : fortifier sa volonté et former son caractère ; développer chez lui le sentiment du beau, le rendre accessible à ce qui est noble et généreux ; cultiver le sentiment religieux et moral, plutôt que d’enseigner la religion ; ne conserver dans l’école que la partie historique de cet enseignement ; abandonner la partie dogmatique aux ministres du culte.

2. L’école non confessionnelle (die Simultanschule). — Rapporteur : M. Ries, instituteur à Francfort-sur-le-Mein.

Des raisons d’ordre politique, d’ordre national, d’ordre pédagogique militent en faveur de la substitution d’écoles communales, sans distinction de culte, aux écoles confessionnelles qui existent dans la plupart des États, et, en première ligne, en Prusse.

Cette question revient fréquemment à l’ordre du jour des congrès d’instituteurs allemands. Ils réclament à la presque unanimité la Simultanschule. Mais les gouvernements, et le gouvernement prussien surtout, ne sont nullement disposés à faire droit à ces vœux réitérés émis par les instituteurs.

3. La concentration des matières de l’enseignement primaire, et l’organisation des écoles, d’après les principaux pédagogues. — Rapporteur : M. Bartels, directeur d’école à Gera.

Impossibilité de grouper les différentes branches du programme autour d’une matière principale qui serait comme le centre de gravité de l’enseignement.

Chaque matière doit avoir sa place propre dans le programme, et être traitée pour elle-même et par elle-même.

Toutes les matières doivent être distribuées en cercles concentriques d’après l’aptitude de l’élève.

Le maître doit relier les matières qui se prêtent à un enseigne-