Aller au contenu

Page:Revue pédagogique, second semestre, 1898.djvu/320

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
310
REVUE PÉDAGOGIQUE

l’expédition de Kiaotschau au cours de la discussion sur le dernier budget[1], l’Allemagne avait besoin « d’une porte d’entrée commerciale dans l’empire chinois, telle que la France en a une au Tonkin, l’Angleterre à Hong-Kong, la Russie à Port-Arthur ». Et il faisait remarquer que l’envoi de l’escadre n’était pas « une chose improvisée, mais le résultat d’une politique mûrement réfléchie ».

L’Allemagne ne cherche pas ainsi à faire des conquêtes glorieuses, mais à traiter de bonnes affaires commerciales. Avec un pareil programme et les éléments dont ils disposent pour le mettre en œuvre, il n’est pas douteux que nos voisins de l’Est ne trouvent au bout de leurs efforts le succès, le profit, et la considération universelle, qui accompagne toujours le travail fructueux.

C’est encore l’essor commercial qui a démontré la nécessité de renouveler et d’accroître la flotte de guerre de l’Empire. M. Blondel le met vivement en lumière dans l’appendice II placé à la fin de son livre. Et Guillaume II poursuit cette œuvre avec l’ardeur qu’il apporte à toutes ses entreprises.

En 1897, dans le discours du trône, il disait : « La flotte allemande n’a pas été augmentée d’une façon qui réponde au rapide accroissement de nos intérêts dans les pays d’outre-mer… Il est nécessaire de renforcer la flotte de guerre en Europe et d’augmenter le nombre de ; navires destinés à faire, en temps de paix, le service dans les pays étrangers. »

Et afin de vaincre les résistances soulevées par la demande des subsides considérables nécessités pour la réfection de la flotte, l’on a créé, par la publication de brochures, par l’envoi d’adresses et par de nombreux discours, un mouvement en faveur du vote des crédits réclamés par le gouvernement.

Par ce qui précède, on voit combien apparaît solide et homogène l’état économique de l’Allemagne : une industrie active, prête à fabriquer tout ce qu’on lui demande ; un commerce entreprenant, habile à utiliser les débouchés existant déjà et n’hésitant pas à en rechercher de nouveaux ; un gouvernement ferme et puissant toujours disposé à mettre son autorité au service du

  1. Budget des Affaires étrangères, février 1898.