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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1908.djvu/327

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LE RÉGIME ALIMENTAIRE DES COLLÉGIENS

dues, avec tant de conviction, par MM. Legendreet Maurel. En elfet, à l’orphelinat de Cempuis, M. Aman, directeur de cet établissement, a depuis 1899 suivi les indications données par M. Legendre ; après huit années d’expériences, après avoir tatonné quelque peu, il est arrivé à fixer la quantité moyenne de viande de ses pupilles à 60 gr. par jour à 6 ans, 80 gr. à 10 ans, 115 gr. à 19 ans, ce qui est bien au-dessous des rations habituelles et avec le régime ainsi réglé, la santé générale de ses élèves s’est maintenue bonne et le nombre des embarras gastriques et des diarrhées a diminué des quatre cinquièmes.

Il semble donc qu’il y a intérêt à éviter chez les enfants et les jeunes sujets la surnutrition azotée — surtout la surnutrition carnée, Non seulement elle serait inutile, mais en dépassant les besoins de l’organisme elle fausse les ressorts de ce dernier, entraîne des troubles dyspeptiques et modifie même, d’une façon fâcheuse, le caractère, l’intelligence et la moralité des enfants. — C’est aux aliments gras et hydrocarbonés surtout qu’il faut demander le surcroît de substance alimentaire exigé par les nécessités de la croissance.

VII

Le régime type d’après les physiologistes. — Résumant sous une forme concrète et pratique les résultats de ses longs et remarquables travaux, Maurel a donné une série de régimes types répondant aux principales phases de la croissance des enfants et des adolescents. Nous donnons ci-joint le régime type de la fin de l’adolescence.

Il est certain, comme le dit M. Legendre, que ces tableaux rendront de réels services aux médecins et aux directeurs d’établissements scolaires. Nous nous permettrons cependant d’observer quelle part restreinte est laissée dans ce régime aux légumes secs, aux pâtes, aux fécules qui, à part le pain, n’y figurent que dans la soupe du soir. Il y a là évidemment une lacune, disons mieux une erreur importante. Restreindre d’une part la ration de viande, d’autre part réduire, dans de larges proportions, la ration des fécules, c’est vouloir soumettre les enfants à une alimentation véritablement insuffisante ; et jusqu’à