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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1908.djvu/334

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REVUE PÉDAGOGIQUE

d’éducation, on est quelque peu étonné de cette différence. Il serait évidemment fâcheux d’appeler souvent l’attention des élèves sur la régularité de leurs évacuations intestinales ; mais n’y a-t-il pas une exagération en sens inverse à ne permettre de consacrer à cette fonction que de courts moments dérobés au travail ou aux récréations, et à laisser croire aux enfants qu’elle ne doit s’accomplir qu’à des moments perdus et quand on en trouve le temps. J’en ai connu plus d’un qui pour des motifs divers se retenait une partie de la journée, ajournant jusqu’au soir, peut-être jusqu’au lendemain, l’accomplissement de cette ennuyeuse nécessité et je me demande si parmi les dyspeptiques qu’a rencontrés Le Gendre, il ne s’en trouve pas quelques-uns dont la maladie remonte non pas à une alimentation, mais à une évacuation défectueuse.

Conclusions.

Au moment de terminer ce trop long article, je me demande si Je n’ai pas noirci bien des pages pour des conclusions bien insignifiantes. J’éprouve un scrupule trop grand peut-être à combattre les habitudes et les traditions. Elles me paraissent, en effet, non pas toujours, mais bien souvent, comme le résultat de l’expérience des siècles qui nous ont précédés ; et cette expérience est quelquefois bien plus sûre que les calculs en apparence les plus précis sur le nombre de calories que nous produisons dans un temps déterminé.

Avant de rien changer dans une matière aussi grave, il faut donc être trois fois sûr que ce qu’on supprime est mauvais et que ce qu’on propose est meilleur. Rien en effet n’est indifférent en pareille matière. Le sujet est digne des réflexions de tous ceux qui s’intéressent à la jeunesse ; si nous ne leur avons pas porté beaucoup de lumières nouvelles, nous aimerions tout au moins leur laisser l’impression que cette question d’hygiène alimentaire intéresse au plus haut point l’avenir de notre race ; rien ne me paraît plus suggestif à cet égard que les pages suivantes que j’emprunte à Maurel et qui serviront d’épilogue à ce travail[1].

  1. Maurel, loc. cit., t. II, p. 582.