Aller au contenu

Page:Revue pédagogique, second semestre, 1908.djvu/335

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
325
LE RÉGIME ALIMENTAIRE DES COLLÉGIENS

« Je suis convaincu, qu’il n’y a pas de conditions organiques natives, quelque bonnes qu’on les suppose, qui ne puissent être profondément altérées par une mauvaise hygiène, exerçant sa funeste influence, au moins pendant une partie de cette longue période (l’enfance et l’adolescence) ; et, par contre, je suis également convaincu que des conditions organiques, héréditairement mauvaises, peuvent être heureusement modifiées par une hygiène bien conduite, suivie régulièrement pendant ces mêmes années. Or, pour cette période, même plus que pour les autres, de toutes les branches de l’hygiène, c’est celle de l’alimentation, dont dépend forcément la nutrition, nous l’avons vu, qui est la plus importante.

« Une alimentation bien conduite, assurant à l’organisme une nutrition régulière, couvrant ses besoins sans les dépasser, ne demandant aux divers organes que le travail nécessaire, et habituant ces derniers à la régularité de leurs fonctions, est sûrement la condition qui préparera le mieux l’adulte des deux sexes à la vie intensive qu’il doit mener pendant cette période, la plus active de son existence. Outre que cette alimentation, ainsi régulièrement suivie pendant ces longues années, sera devenue, pour lui, une habitude salutaire à laquelle il obéira presque inconsciemment, elle lui aura donné une santé assez robuste, assez stable, qu’on me permette l’image, pour résister aux chocs et aux secousses résultant des fatigues et aussi des quelques écarts auxquels les obligations et les préoccupations de cette période de la vie l’exposeront forcément.

« C’est là une pensée qui, j’estime, devrait rester présente à l’esprit de tous ceux qui, à un titre quelconque, sont chargés de préparer l’adulte à l’accomplissement intégral des devoirs que lui imposent son sexe, sa situation, sa profession et l’intérêt de la société. C’est surtout par l’hygiène alimentaire de l’enfance et de l’adolescence, aidée de l’hygiène respiratoire, que l’on obtiendra d’abord sûrement des adultes sains, robustes et actifs ; et quoique d’une manière moins exclusive et moins directe, en même temps des adultes bien équilibrés, travailleurs, intelligents et honnêtes. »

Dr X. Arnozan,
Professeur à la Faculté de médecine
de Bordeaux.