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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1910.djvu/526

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REVUE PÉDAGOGIQUE

plet, un certain concours des familles ne serait pas superflu et l’on pourrait probablement l’obtenir en beaucoup de cas.

Mais il serait toujours loisible au professeur, surtout dans l’hypothèse de l’allégement des programmes, d’indiquer à l’élève une lecture à faire et de lui en demander un compte rendu[1]. On restituerait ainsi, et de manière assez insinuante, une part plus grande à l’effort personnel.

On ne saurait cependant, sans se leurrer de chimères ni sans manquer le but, user d’un tel procédé dans tous les cas. Resterait donc à diriger, sans prétendre la régenter, la curiosité de l’élève, même à l’occasion des lectures récréatives.

Les efforts heureux faits depuis un certain nombre d’années dans les lycées et collèges pour la constitution de bibliothèques, rendent la tâche relativement facile, à moins qu’il ne soit avéré que la génération actuelle a des besoins auxquels les collections réunies dans nos maisons ne sauraient pleinement répondre.

Un professeur que nous avons déjà cité, suggère un procédé ingénieux mais qui, s’il ne se heurtait pas à des objections de principe, rencontrerait du moins plus d’une difficulté dans l’exécution. Il voudrait « que l’on entrât résolument dans la voie des éditions ad usum scholarum ». Une multitude d’ouvrages que l’on ne peut absolument pas conseiller, ni même laisser lire aux enfants, deviendraient ainsi, grâce à quelques suppressions et à quelques résumés qui assureraient l’intelligence du texte, de précieuses ressources, capables de concilier le goût légitime de la jeunesse pour ce qui est moderne avec les intérêts de sa formation intellectuelle et de son élévation morale[2]. Ce ne serait pas d’ailleurs, et personne ne s’y trompera, l’équivalent d’une panacée. Le dépouillement de notre dossier est terminé.

Toute notre ambition a été de rapporter fidèlement ce qu’ont bien voulu nous dire des collègues mieux informés que nous. Nous ne voulons pas finir sans les remercier de l’aimable obligeance qu’ils ont mise à nous faire profiter de leur expérience et de ieurs précieux avis.


  1. Cet usage est déjà très répandu. Mais le temps manque et cela lui ôte en grande partie son efficacité.
  2. Une tentative de ce genre aurait été faite avec succès sur le Germinal de Zola.