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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1923.djvu/104

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Une découverte pédagogique de Pascal :
la méthode de lecture rationnelle.


C’est sans doute un des moindres titres de gloire de Pascal que d’avoir inventé une méthode pour apprendre à lire aux enfants. On ne saurait trop s’étonner pourtant qu’en dehors de Sainte-Beuve tous ses historiens négligent d’en faire mention, alors qu’ils relèvent — avec quel zèle ! — les moindres particularités de sa vie scientifique, religieuse ou mondaine. Serait-ce qu’ils tiennent cette découverte pour négligeable, parce qu’elle se rapporterait à un objet trop humble et que d’ailleurs elle est simple, naturelle, et paraît facile à trouver ? Mais, Pascal a pris soin de nous en avertir, « rien n’est plus commun que les bonnes choses…, et il est certain qu’elles sont toutes naturelles et à notre portée… Mais on ne sait pas les distinguer. Ceci est universel. Ce n’est pas dans les choses extraordinaires que se trouve l’excellence, de quelque genre que ce soit. On s’élève pour y arriver, et on s’en éloigne : il faut le plus souvent s’abaisser… La nature, qui seule est bonne, est toute familière et commune. » Ce qui éloigne le plus « du véritable chemin » qu’on doit suivre, « est l’imagination qu’on prend d’abord que les bonnes choses sont inaccessibles, en leur donnant le nom de hautes, grandes, élevées, sublimes. Cela perd tout. Je voudrais les nommer basses, communes, familières : ces noms-là leur conviennent mieux ; je