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a. herzen. — échauffement des centres nerveux.

proche, au sein d’un milieu étendu, résistant et composé (de parties homogènes ou hétérogènes) d’un effet voilé, devenu cause à son tour jusqu’à ce que, à un point donné, toutes les conditions de l’effet final que nous attendions se trouvent complétées— ; l’effet produit alors immédiatement.

Or, comme dans la production d’un acte psychique, il s’écoule un temps relativement très-long, entre la cause qui en est le point de départ et la réalisation de l’acte lui-même, nous devons en conclure que l’acte psychique a lieu dans un milieu ou substratum étendu, résistant et composé, comme tous les autres phénomènes de la nature ; comme, de plus, tout intervalle est employé à la transmission et éventuellement à la modification de l’impulsion extérieure, dans l’intérieur du substratum, et comme toute transmission ou modification se réduit, d’après l’hypothèse générale, à une forme de mouvement, il en résulte que tout acte psychique consiste en une transmission et en une modification d’une impulsion extérieure, c’est-à-dire en une forme de mouvement. — Vérification : — S’il en est ainsi, comme toute forme de mouvement est fiée à la production de celle que nous nommons chaleur, tout acte psychique doit, lui aussi, être lié à la production d’une certaine quantité de chaleur — ce qui a effectivement lieu. — Les phénomènes psychiques se réduisent donc comme tous les autres à une forme de mouvement.

Partis d’un fait et revenus à un autre fait, qui contrôle et confirme la supposition basée sur le premier, nous pourrions être sûrs que notre conclusion n’est plus une hypothèse, mais bien la formule exprimant le véritable état des choses.

Mais les deux séries de faits qu’il nous faut pour cela, les possédons-nous réellement ?

Nous sommes maîtres de la première ; beaucoup d’habiles expérimentateurs y ont assidûment travaillé et l’ont mise hors de toute possibilité de doute. M. Ribot a donné dans cette Revue un aperçu des travaux sur la « Durée des Actes Psychiques. »

La seconde série résiste ; elle est entourée de difficultés innombrables et presque insurmontables ; elle exige, pour se rendre, une patience surhumaine de la part de celui qui veut s’en emparer ; aussi la phalange d’élite des physiologistes ne l’a pas encore attaquée. Un seul athlète, mais des plus forts, s’est dévoué, corps et âme, pendant plusieurs années de suite, à sa conquête ; ses résultats n’ont été, que je sache, ni confirmés, ni réfutés par les autres physiologistes. Il m’a semblé d’autant plus important de rappeler ici les longues et pénibles recherches du professeur Maurice Schiff (à la plupart desquelles j’ai moi-même assisté, en ma qualité d’aide au laboratoire