Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, III.djvu/46

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


DE L’ÉCHAUFFEMENT DES CENTRES NERVEUX

PAR LE FAIT DE LEUR ACTIVITÉ


I

L’hypothèse qui, dans l’état actuel de nos connaissances, se conforme, mieux que toute autre, aux faits, et à laquelle les faits se conforment mieux qu’à toute autre, est celle qui affirme que — tous les phénomènes de la nature se réduisent en dernière analyse, au mouvement.

Les phénomènes psychiques s’y réduisent-ils comme les autres ?

Pour pouvoir répondre à cette question il faudrait que nous eussions à notre disposition deux séries de faits bien constatés, et complètement mis hors de doute, qui prouvent :

1º Que tout acte psychique demande pour son accomplissement un certain laps de temps ;

2º Que la production de tout acte psychique est nécessairement liée au dégagement d’une certaine quantité de chaleur.

Voici le raisonnement que nous aurions alors le droit de faire :

L’effet immédiat d’un ensemble de conditions ne peut être séparé de sa cause par aucun intervalle de temps, car un temps inerte entre la cause et l’effet romprait absolument et à tout jamais toute espèce de lien entre eux ; par conséquent, si, en apparence, l’effet n’a pas lieu au moment même où sa cause a lieu, cela prouve de deux choses l’une : ou que nous considérons à tort ces circonstances comme suffisantes pour le produire, et que sa production exige soit une plus grande intensité des mêmes conditions, soit une ou plusieurs conditions de plus ; ou bien que nous le considérons à tort comme l’effet immédiat de ce complexus causal, et qu’il est au contraire l’effet final d’une série de changements, ayant la cause dont il s’agit pour point de départ, — changements qui se déroulent à notre insu et qui aboutissent à sa production. Le temps apparemment inerte qui s’écoule dans ce cas a été employé à la transmission de proche en