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a. herzen. — échauffement des centres nerveux.

III

2° Expériences sur des animaux non narcotisés.

Ce qui empêchait M. Schiff d’opérer sur des animaux non narcotisés, c’était la crainte devoir se produire dans le cerveau, sous l’influence des mouvements et surtout des émotions intérieures des animaux, des oscillations de température incessantes, qui eussent rendu impossible la constatation de l’effet d’une irritation. Heureusement cette crainte n’était pas fondée. « Dans une expérience faite, sans grand espoir de succès, sur un chien vivant, dans le cerveau duquel nous avions implanté deux aiguilles thermo-électriques, nous fûmes frappé par l’immobilité que présentait le miroir, en l’absence de toute excitation artificielle de l’animal, qui lui-même paraissait plongé dans une sorte d’assoupissement. »

Cette observation fut le point de départ de la seconde série d’expériences, de beaucoup les plus intéressantes, faite sur des chiens et des poulets ; voici la méthode appliquée aux premiers :

Chez des chiens éthérisés, on perçait le crâne en deux endroits, correspondant aux deux points des hémisphères dont on voulait comparer la température ; par ces ouvertures l’on introduisait dans le cerveau les aiguilles thermo-électriques, dont les parties supérieures, divergentes, se fixaient par frottement dans la plaie de l’os ; on abandonnait ensuite l’animal à lui-même pendant deux jours pour le laisser se rétablir autant que possible ; au bout de ce temps la plupart des chiens recommençaient à manger ; dans les cas favorables, ceux où la plaie de l’os retenait fortement les éléments thermo-électriques, et ne leur permettait point de mouvements, on plaçait l’animal sur la table d’observation recouverte d’un tapis épais et mou ; on leur donnait du lait, de la viande, on les caressait pendant une demi-heure, une heure, jusqu’à ce qu’ils s’habituassent à leur nouvelle position ; on fermait alors le circuit thermogalvanométrique, ce qui produisait une forte déviation du miroir, qui cependant arrivait beaucoup plus vite que chez les animaux narcotisés au repos relatif, aux environs du zéro de l’échelle ; celle-ci offrait même parfois des moments assez prolongés de repos complet, ce qui permettait de faire des expériences très-précises.

Excitations de la sensibilité générale. On irritait l’animal en touchant un peu fortement sa peau dans un endroit quelconque du corps, mais en ayant grand soin de ne pas provoquer de mouve-