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périodiques.Zeitschrift für die Philosophie.

déterminer le caractère d’une doctrine, il faut s’attacher moins à des assertions isolées, qu’à l’ensemble, et à l’esprit général des théories. Il n’est point douteux, à ce point de vue, que le monisme de Hæckel ne soit l’adversaire le plus décidé de toute téléologie, et par suite de toute spéculation vraiment philosophique.

Arthur Schopenhauer’s Philosophie. Essai de Friedr. Harms (Berlin, 1874), par Richter. Cette monographie préparait le chapitre consacré par Harms à Schopenhauer dans sa récente « Philosophie depuis Kant, » dont notre précédente revue a fait l’analyse. Le défaut de méthode, les contradictions, les obscurités de langage, les emprunts déguisés, que le Dr  Haym avait déjà reprochés à Schopenhauer, sont signalés de nouveau avec clarté et avec force ; mais peut-être est-on en droit de trouver que la critique n’est pas toujours aussi décisive qu’il conviendrait.

Thilo : Abrégé de l’histoire de la philosophie moderne (Gotha, 1874), par Richter. Sommaire très-sec, très-insuffisant, d’où sont impitoyablement écartés tous les renseignements biographiques et bibliographiques, même les plus essentiels ; et où la rectitude des jugements n’en rachète pas toujours la concision excessive. Manuel d’histoire écrit par un Herbartien convaincu, et où il est intéressant, par conséquent, de chercher les jugements historiques de l’école sur les philosophes du passé.

L. Noiré : Fondement d’une philosophie conforme au génie de notre temps (Grundlegung einer zeitgemässen Philosophie. Leipzig. 1875). Dans une série rapide de 30 paragraphes, Noiré formule plutôt qu’il ne démontre les articles principaux de la conception monistique, qu’il croit destinée à devenir la foi philosophique de notre temps. Il faut, selon lui, revenir à Kant, et fonder sur les principes de sa critique un monisme, qui associe partout dans les êtres le mouvement et la sensation. Ce système n’est, au fond, qu’une tentative nouvelle pour accommoder aux exigences de la science contemporaine les enseignements combinés de Kant et de Spinoza.

Scheidemagher : La vie de l’àme et l’activité cérébrale (Das Seelenleben und die Gehirnthätigkeit. Regensburg, 1876) ; compte-rendu par Ulrici. Ouvrage qui contient peu d’idées nouvelles, mais qui se recommande néanmoins par la clarté populaire et l’ordre de l’argumentation.

Ulrici termine le numéro par des articles d’étendue inégale. La polémique dirigée par l’Américain Hazard contre les théories de Stuart Mill touchant la causalité et la liberté, les trois essais de Mill sur la Religion, le pessimisme de Jean Huber (Munich, 1876) sont l’objet d’appréciations sympathiques, où nous n’avons rien relevé de particulièrement intéressant.