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n’est toujours pour lui qu’une forme rajeunie de l’ancien empirisme avec ses prétentions dogmatiques et anti-scientifiques.

Hohlfeld : Sur l’exposé que fait Zeller du système de Krause dans son Histoire de la philosophie allemande depuis Lebniz. À la suite de J.-H. Fichte, Hohlfeld reproche à Zeller de n’avoir ni suffisamment étudié, ni complètement exposé, ni toujours compris la doctrine de Krause, et de s’être montré injuste envers son caractère.

Barach : Petits Écrits philosophiques. Vienne, 1878, chez Braumüller. Les trois nouvelles publications du professeur Barach sont également dignes d’intérêt : l’étude sur Hieronymus Hirnhaim, théologien et philosophe sceptique du xviie siècle, et l’opuscule sur la Science comme acte de la liberté, aussi bien que l’Essai sur l’histoire du nominalisme de Roscelin. Ce dernier travail, où l’auteur fait usage de documents inédits, démontre par des preuves incontestables l’hypothèse émise depuis une dizaine d’années par Prantl, à savoir que le nominalisme avait trouvé bien des interprètes et des avocats avant Roscelin.

Désiré Nolen : La Critique de Kant et la Métaphysique de Leibniz, Paris, 1876. Dans cette analyse très-étudiée et très-développée d’un ouvrage que la Revue a déjà fait connaître à ses lecteurs, le critique G. Thiele s’attache par une série d’extraits à mettre en lumière les vues les plus originales de l’auteur. Il les trouve surtout dans l’analyse des ouvrages de Kant antérieurs aux trois grandes critiques et dans la conciliation théorique des doctrines de Kant et de celles de Leibniz. Entre autres lacunes qu’un travail étendu comme celui de Nolen devait presque infailliblement présenter, Thiele regrette surtout qu’un auteur « qui a fait de la monadologie une étude aussi approfondie et qui tient en si haute estime la métaphysique de Leibniz n’ait pas insisté davantage sur les difficultés et les contradictions qu’elle renferme. »

Frédéric Bertram : La Doctrine de l’immortalité d’après Platon (1re  partie). La critique est loin d’avoir dit son dernier mot sur l’authenticité des dialogues et le sens exact des doctrines de Platon. C’est ainsi qu’on rencontre encore des hypercritiques comme Krohn, qui inclinent à ne reconnaître que le dialogue de la République comme l’œuvre incontestable de Platon (Krohn, Studien zur Sokratisch platonischen Litteratur, Halle, 1876), et que Teichmüller, dans ses savantes et attachantes études « Zur geschichte der Begriffen, 1874, et « die platonische Fragen, Gotha, 1876, » combat plusieurs assertions importantes de Zeller. En même temps que Teichmûller soutient contre Zeller l’identité fondamentale des doctrines de Platon et d’Aristote, et leur attribue à l’un et à l’autre un monisme panthéiste fondé sur la théorie de l’immanence des idées, il nie que la doctrine de l’immortalité individuelle se rencontre plus chez le premier que chez le second. Bertram essaye de réfuter Teichmüller et lui reproche d’avoir mal interprété la psychologie et la théorie des idées. En leur restituant leur véritable sens, à la lumière des textes, on aboutit, comme Zeller, Heinze et Subeck, à des conclusions tout opposées à celles de Teichmüller. L’affinité, l’iden-