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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, VI.djvu/444

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point de vue de la conscience et celui de l’existence extérieure. Ce dernier, celui de Spencer, est hypothétique. La connaissance ne peut pas être considérée comme un acte passif ; le sujet connaissant est acteur et partie prenante dans la constitution de la vérité.

Theron Gray. La Nation et la Commune ; article mystique dont nous ne voyons rien d’utile à extraire.

G. Bruce Halstead. La Méthode logique de Boole. — Les théories de ce logicien sont déjà connues des lecteurs de la Revue (voir le numéro de septembre 1877, tom. IV, p. 285). L’article qui nous occupe n’est d’ailleurs pas une exposition de Boole : nous n’aurons à insister que sur quelques points. Son principal ouvrage : les Lois de la pensée (1854), loin d*appartenir au passé, commence aujourd’hui à attirer l’attention par son extrême originalité. Le problème posé par Boole, sous sa forme la plus générale, est celui-ci : « Etant données des assertions, déterminer d’une manière précise ce qu’elles affirment, ce qu’elles nient, ce qu’elles laissent en doute, séparément et conjointement. » C’est une grande erreur de croire que, pour Boole, la logique dépende de la solution des équations algébriques ordinaires, et qu’il la considère comme une branche des mathématiques. Des relations qualitatives peuvent être considérées en elles-mêmes sans égard pour la quantité. On trouve dans Boole un excellent exemple de cette manière de procéder.

J. Watson. Le Monde comme force. — Cet article est encore une critique d’Herbert Spencer et de la théorie contenue dans les Premiers Principes. Elle porte particulièrement sur le troisième chapitre de la première partie. Spencer, en exposant son système, suit cet ordre ascendant : espace et temps, matière et mouvement, force. Il suit un procédé d’abstraction ou d’analyse qui dénie le caractère intelligible de l’univers justement parce qu’il est tacitement impliqué. L’auteur examine la doctrine de Spencer sur ces divers points : il lui reproche d’une manière générale d’accepter à la fois le réalisme, « c’est-à-dire l’idéalisme tacite du sens commun, » et le sensationalisme, qui est son contraire. L’expérience, même à ses débuts, dans la race aussi bien que dans l’individu, ne peut devenir l’expérience intelligente que si elle contient en elle-même les éléments nécessaires pour être telle. L’effort principal de cet article consiste à attaquer le réalisme de Spencer. « Supposer que la réalité ne dépend pas de notre intelligence, c’est montrer qu’on ne s’est pas encore élevé au vrai point de vue philosophique. »

F. A. Henry. La Chrétienté et le développement des lumières (the Clearing-up). Etude en grande partie historique. — L’auteur proteste ardemment contre les tendances de plus en plus audacieuses qui, après avoir sacrifié toute religion, voudraient supprimer toute métaphysique, sous l’influence d’une « soi-disant science des phénomènes physiques » et d’une « soi-disant philosophie de la nescience ». L’esprit humain parcourt nécessairement trois périodes, qui constituent la thèse, l’antithèse et la synthèse : croyance, entendement, raison. L’auteur, après avoir établi assez laborieusement que la croyance est la base de