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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, VI.djvu/661

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périodiques. — Philosopische Monatshefte.

énergiquement contre le panthéisme des disciples de Kant que contre le subjectivisme du maître lui-même. L’homme n’est pas identique à Dieu ; mais il doit tendre à lui ressembler de plus en plus. — La vie n’est dans la nature qu’une harmonie de forces : c’est dans la volonté que la vie et par suite la nature ont leur racine dernière, puisque toute force n’est que l’expression d’un vouloir. — Baader insiste beaucoup sur le problème de la création. Dieu a voulu, en créant l’homme, manifester et exercer sa puissance et sa perfection : il a fait l’homme aussi semblable à lui que possible : c’est l’homme qui a corrompu l’œuvre divine, a introduit et entretient, par sa faute et volontairement, dans son propre sein et au sein de la nature, l’imperfection et le mal actuels. Nous devons nous borner à cette rapide et très-insuffisante analyse de l’intéressante étude de Baumann.

Emil Arnoldt : Grenzen der Philosophie, constatirt gegen Riemann und Helmholtz, vertheidigt gegen von Hartmann und Lasker, par Wilhelm Tobias. Berlin, Muller. 1875.

La savant commentateur de Kant fait un grand éloge du livre, trop peu apprécié, de Tobias. On peut trouver que la diversité des sujets traités nuit à l’unité de la composition ; mais l’intérêt des questions, la clarté et l’élégance de l’exposition dans le détail rachètent largement ce défaut. Arnoldt se borne à exposer la polémique que Tobias engage contre Riemann et Helmholtz. C’est la partie la plus abstraite du livre ; mais c’est aussi celle que pour un philosophe, surtout pour un disciple de Kant, il y a le plus de profit à consulter. Le premier chapitre de cette réfutation est consacré à établir la distinction des phénomènes physiques et des faits psychologiques, et l’impossibilité de rendre compte des seconds par les premiers. Arnoldt se rallie entièrement aux conclusions de Tobias. Le second chapitre examine et réfute, au profit de la conception kantienne, la théorie d’Erdmann et d’Helmholtz sur la possibilité d’un espace à plus de trois dimensions. Arnoldt croit que les critiques de Tobias auraient ici besoin d’être quelque peu modifiées et complétées : mais il s’en tient, comme lui, au principe de l’esthétique transcendantale. Dans le troisième chapitre, Tobias combat la doctrine d’Helmholtz sur les axiomes géométriques, et relève les erreurs qu’il a commises dans son interprétation de la théorie kantienne de l’expérience.

Theod. Lipps : Denken und Wirklichheit : Essai d’un renouvellement de la philosophie critique, par A. Spir. 2 vol. 2e éd. Leipzig, Pindel, 1877.

Cette laborieuse tentative, malgré les ingénieuses considérations de détail qui se rencontrent dans les deux volumes de Spir, ne paraît pas au critique mériter d’être encouragée.

Schaarschmidt : Histoire et critique des concepts les plus importants de l’époque actuelle, par Eucken (Jena, Leipzig, Veit, 1878).

Livre excellent, où sont successivement passés en revue les concepts du subjectif et de l’objectif ; de l’expérience ; de l’a priori et de l’innéité ;