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CORRESPONDANCE



LES « ANALYSES PSYCHOLOGIQUES » DE M. HORWICZ.




M. Horwicz nous adresse la réplique suivante aux critiques qui lui ont été faites par M. Reinach. Nous publions à la suite la réponse de M. Reinach.

Je demande la permission de faire une courte réplique au compte rendu publié dans la Revue (octobre 1878) de mon Analyse de la pensée. Je ne puis m’empêcher de protester contre les reproches que M. Reinach m’adresse, car, malgré les éloges dont ils sont accompagnés, ils ne tendent à rien moins qu’à détruire toute ma réputation scientifique.

1o L’auteur de l’article me reproche non-seulement un manque de clarté, — c’est là un reproche que maint philosophe a dû subir depuis l’époque d’Héraclite l’obscur, — mais il ajoute : De fréquentes répétitions fatiguent le lecteur sans l’éclairer ; celui-ci est obligé de refaire pour son compte un travail d’exposition et de composition qui incombait à l’auteur ; mon ouvrage présente une obscurité et une diffusion toujours croissantes du raisonnement ; enfin mes travaux sont inaccessibles à la grande majorité du public instruit. En vérité, voilà de jolis compliments. Certes je renonce volontiers à l’honneur d’être compté au nombre des auteurs que l’on peut lire commodément dans un wagon de chemin de fer. Pour être bien compris et appréciés avec justesse, mes écrits philosophiques demandent à être lus en entier et avec une certaine attention. Je considère cette exigence non comme un blâme, mais comme un éloge adressé à un écrivain philosophique, et, si pour cette raison quelqu’un me tient pour lourd et ennuyeux, je ne peux pas entrer avec lui en discussion ; c’est là une affaire de goût ; mais il s’agit de bien autre chose.

D’abord, quant aux répétitions, j’oppose un démenti formel à l’auteur de la critique. Il lui sera impossible de m’indiquer une seule répétition même d’une seule ligne. Je pense qu’il est inutile d’expliquer dans une revue scientifique la différence entre une récapitulation et une répétition. Sans doute on peut discuter la question de savoir si mes résumés sont trop longs ; si j’avais consulté mes goûts, je me serais volontiers épargné ce travail pénible, et j’aurais toujours marché en avant sans jeter un regard en arrière. Mais j’ai cru ne pas pouvoir me