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nécrologie.

parue et que j’ai analysée ici même, l’auteur nous apprend qu’il appartient à la classe des personnes non-seulement bienveillantes, mais même débonnaires (weichherzig, p. 321). Eh bien ! si M. Horwiez réunit dans son caractère des extrêmes aussi opposés que la débonnaireté et l’humeur batailleuse dont il fait preuve en découvrant de calomnieuses insinuations et de malveillants coups d’épingles sous les critiques les plus modérées, les plus équitables, pourquoi s’étonnerait-il des contradictions fâcheuses qu’enveloppe son esprit philosophique, pénétrant et juste dans le détail, confus et obscur dans l’ensemble ?


Infelix operis summâ quia ponere totum
Nescit.

Sur ce, monsieur et cher Directeur, je vous prie de croire à mes sentiments affectueux et dévoués.

Théodore Reinach.


NÉCROLOGIE

C. H. Lewes.

La philosophie anglaise vient de perdre l’un de ses principaux représentants : G.-H. Lewes est mort le 30 novembre dernier, à l’âge de 61 ans. Il était né le 18 avril 1817. Sa maladie a duré dix jours à peine, et cette issue était complètement inattendue. L’Angleterre perd en lui l’un de ses plus vifs esprits, et durant sa trop courte carrière il a montré une merveilleuse habileté à traiter les sujets les plus divers. Après avoir débuté comme journaliste, romancier, critique, il s’était consacré exclusivement à la philosophie et aux sciences.

Son influence a été grande, et, dit M. Harrison, il n’a pas peu contribué à répandre dans son pays les doctrines positivistes. Dès 1845, il faisait acte d’adhésion publique à l’école. Toutefois, à mesure qu’il avançait en âge, il prenait vis-à-vis d’elle une position de plus en plus libre.

Nous ne voulons aujourd’hui que rappeler ses principaux titres philosophiques, qui sont d’ailleurs connus de la plupart de nos lecteurs : sa {{lang|en|Physiology of common life ; son History of philosophy, traduite en plusieurs langues et qui est si curieuse comme œuvre critique ; ses Problems of life and Mind, dont les trois premiers volumes seuls ont paru. Le quatrième va être publié, nous assure-t-on, par George Elliot, sa femme. Il nous fournira l’occasion de parler plus longuement de ce rare esprit.

M. Lewes a publié dans la Revue philosophique plusieurs articles : sur l’énergie spécifique des nerfs ; spiritualisme et matérialisme ; sur la marche de la pensée moderne en philosophie. Rappelons aussi son travail Sur le sens musculaire, dont nous avons donné une longue analyse.