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après avoir remercié ses critiques des compliments qu’ils lui ont faits, l’auteur regrette qu’ils n’aient pas aperçu l’importance fondamentale (die tief einschneidende Wichtigkeit) de ses travaux pour l’ensemble de la science de l’âme. Il ajoute : « Ce que je soutiens et ce que je crois avoir amené à un haut degré de probabilité, ce n’est ni plus ni moins qu’un principe qui transforme de fond en comble la psychologie tout entière telle qu’elle a été enseignée jusqu’à présent dans les diverses écoles !  ! » (P. 6.) Franchement, est-ce là, oui ou non, réclamer l’originalité ?

4o L’insuffisance scientifique ou les confusions et les erreurs en psychologie et en métaphysique. — Ici, M. Horwicz me reproche d’avoir reproduit les critiques que M. Volkelt lui adressa autrefois dans le Journal de littérature d’Iéna, sans tenir compte de ses réponses. J’en demande bien pardon à M. Horwicz, mais les articles en question m’étaient jusqu’à ce jour profondément inconnus ; je suis d’ailleurs très-heureux de m’être rencontré avec M. Volkelt. C’est aujourd’hui seulement que, en consultant un ancien numéro de la Revue philosophique (tome ii, p. 424), je trouve une courte mention de la susdite réplique de mon savant contradicteur. Il paraît que « M. Horwicz y reproche avec vivacité à son adversaire de ne l’avoir ni lu ni compris ». On voit que ces procédés de discussion sont familiers à l’auteur ; ils sont commodes ; reste à savoir s’ils sont aussi judicieux et courtois.

D’ailleurs, qu’ai-je reproché, en somme, à M. Horwicz ? D’avoir traité trop brièvement, et d’une manière à mon sens inexacte, des problèmes très-graves de métaphysique. À quoi il me répond qu’il n’écrivait pas une ontologie, qu’il cherchait seulement à établir une solution « provisoire ». Les solutions provisoires sont excellentes en morale, et Descartes en a donné un très-heureux exemple. Mais, en métaphysique, je persiste à croire qu’il faut traiter les questions à fond ou ne pas les aborder du tout, en les réservant à un examen ultérieur.

Si enfin j’ai dit que le chapitre xii ne jette pas « une grande lumière sur le problème insondable de l’aperception », je me suis servi d’un euphémisme dont j’ai cru que tout le monde comprendrait le sens. Aussi bien, je suis prêt à me corriger et à déclarer que cette dissertation ne jette aucune lumière sur le point en question, quels que puissent être d’ailleurs les mérites de l’analyse de M. Horwicz dans d’autres cas.

Encore un mot, et je termine. Le dernier reproche que m’adresse M. Horwicz, c’est (risum teneatis, amici) de lui avoir fait un compliment en rendant hommage à la finesse et à la justesse d’observation qu’il a souvent montrées. Ici, malgré qu’il en ait, je ne me rétracterai point, et je maintiens résolûment mon éloge. Si M. Horwicz croit qu’il y a contradiction entre cet éloge et les critiques qui l’entourent, je me permettrai d’attirer son attention sur un fait intéressant pour un psychologue.

Dans sa remarquable Analyse des sentiments qualitatifs, récemment