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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, VII.djvu/153

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espinas. — philosophie expérimentale ex italie

passion momentanée, non prémédités, commis en plein jour, sans complices, sous l’ébranlement d’un choc récent, par des hommes de sensibilité excessive ; avoués et regrettés le plus souvent aussitôt que commis, sans antécédents dans la conduite antérieure de leur auteur, jamais suivis de récidive, et qu’expliquent sans les excuser des motifs d’une certaine noblesse comme le sentiment de l’honneur outragé, auxquels en tout cas la cupidité reste étrangère. Tel n’est pas le crime le plus redoutable, celui dont la répétition inévitable et la lente éclosion distinguent le vrai criminel et constituent cet être à part que nous voudrions appeler, pour l’opposer à l’homicide par impulsion, le criminel par état. On reconnaît ce dernier à des traits : 1° physiques et physiognomoniques, 2° psychologiques, 3° sociologiques.

1° Le criminel est plus fréquemment que l’homme moyen microcéphale et brachicéphale. Son crâne présente diverses asymétries, des synostoses précoces, une simplicité anormale des sutures, et des lésions traumatiques relativement nombreuses. Des athéromes obstruent souvent ses artères temporales. Chez lui, les yeux obliques, les pupilles inégales, les convulsions cloniques des muscles oculaires ne sont pas rares ; les oreilles mal plantées, le nez tordu, le prognathisme, la barbe rare, le front fuyant, les cheveux foncés, abondants (du moins chez l’homicide et le débauché), la peau jaunâtre, l’aspect féminin, le distinguent encore. Mais chaque genre de criminels a sa physionomie particulière. « Les homicides habituels ont le regard vitreux, froid, immobile, quelquefois sanguinolent et injecté, le nez souvent aquilin, recourbé, toujours volumineux, les mâchoires robustes, les oreilles longues, les zygomes larges, les cheveux crépus, abondants et foncés, très-fréquemment la barbe rare, les dents canines très-développées, les lèvres minces, la face agitée de contractions unilatérales qui découvrent les canines. » « Les voleurs ont une remarquable mobilité de la face et des mains, l’œil petit, errant, très-mobile, souvent oblique, les sourcils épais et rapprochés, le nez de travers et camus, la barbe rare… le front petit et fuyant, » les cheveux moins abondants. Plusieurs faussaires ont l’œil fixé à terre, le nez long, la tête chauve, caractères qui se rencontrent assez souvent chez les empoisonneurs. On sait avec quelle facilité les agents de la police reconnaissent ces hommes aux cheveux longs, aux allures efféminées, qui sont adonnés aux crimes contre les mœurs : ils sont souvent contrefaits, et leur anatomie révèle en bien des cas des détails de structure qui expliquent la perversité de leurs passions.

2° Les médecins des prisons, les gardiens ont remarqué l’insensi-