L’intension dans l’ordre des percepts, l’extension dans celui des concepts remplacent la simple distinction des percepts et des concepts, et il faut se rapporter à cette nouvelle distinction entre l’intension et l’extension pour comprendre et apprécier la fameuse querelle des réalistes et des nominalistes. D’après la doctrine réaliste, à laquelle Duns Scot donna sa forme la plus complète, l’extension était la réalité substantielle, dont l’intension n’était que l’image phénoménale.
À l’intension et à l’extension, il faut encore joindre la compréhension. Si nous considérons, par exemple, le mot triangle, l’intension de ce terme est un certain mode de la combinaison de trois lignes que nous connaissons quand nous la voyons. Son extension est une figure plane terminée par trois lignes. Sa comprénension s’est formée par la collection de toutes les figures semblables, quels que soient d’ailleurs leurs caractères. Nous reproduisons ainsi les définitions données par M. Hodgson :
« L’intension d’un terme désigne les percepts qui le constituent en tant que percept ;
« L’extension, la commune intersection des concepts de sa définition, ou les concepts qui constituent ce terme comme concept ;
« La compréhension, les percepts individuels auxquels ce terme peut s’appliquer. »
Ces mots n’ont donc pas, dans la.langue de notre auteur, le même sens que dans nos logiques scolaires, et il faut le remarquer pour comprendre le reproche qu’il fait à certaines théories scientifiques de revenir au réalisme. « La distinction de la compréhension et de l’extension des termes généraux, dit-il, jette quelque lumière sur une question très-débattue récemment, celle des espèces naturelles. Les genres, les espèces, les variétés des êtres organisés, sont des touts de compréhension, des touts collectifs dont les individus sont les parties. Ce sont des groupes d’individus qui peuvent avoir dans la nature plus ou moins de permanence et être plus ou moins différents des autres groupes. Mais la notion de type est une autre affaire et me paraît impliquer quelque théorie de philosophie réaliste, d’autant plus qu’elle parait se fonder sur l’extension des termes généraux et exiger l’antériorité de l’existence de l’extension par rapport à l’existence des individus qui sont comme des exemplaires de ces types. »
Le procédé par lequel se forment les concepts nous conduit à la distinction péripatéticienne du genre, de la différence et de l’espèce. Ce sont là, d’après M. Hodgson, les véritables catégories logiques. Elles ne sont pas toutes faites dans la pensée ; elles sont le produit