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penjon. — métaphysique phénoméniste en angleterre

jugement A est B, se produit par le fait de franchir le point de contradiction, le point fixé par l’attention pour distinguer A de non-A. »

Le principe de contradiction est une expression abrégée de ces faits, de la nature et de la valeur en logique de l’attention et de la volition ; il est par suite le dernier fondement de la logique. On l’a formulé dans les trois postulats de la logique, que l’on peut exprimer en ces termes :

1° Postulat d’identité : A est A.

2° — de contradiction : A n’est pas non-A.

3° — de milieu exclu (excluded Middle) : chaque chose est A ou non-A. Il n’y a pas de milieu.

Ce sont des postulats et non des axiomes, car ils sont volontaires dans leur origine, définissent une méthode el ne sont pas un objet de pensée tout formé. Ils n’existent pas sans contenu, mais ils sont indifférents à tout contenu, quel qu’il soit ; ils sont le levier de la conscience active (conative), le point de résistance des rouages qui en permettent l’exercice. C’est à la métalogique de fonder et de justifier les conséquences qui découlent du principe de contradiction. Quant à lui et aux diverses formules que nous venons de lui donner, on ne peut le ou les démontrer ; on doit l’accepter comme évident de lui-même. On peut seulement l’analyser en faits universellement présents en un genre particulier d’action, à savoir dans le raisonnement, et nécessaires par suite à ce genre. On raisonne en effet au moyen de ces postulats, ou bien il n’y a plus de raisonnement.

Nous avons donc pour point de départ le principe de contradiction, les postulats de la logique. Ces postulats s’appliquent à la suite d’éléments différents en rédintégration dans l’ordre des percepts ou à la suite des différentes images qui composent ces rédintégrations. Ces éléments ou ces images sont antérieurs à l’introduction de ces postulats et sont différents de fait avant que nous ayons pensé à cette différence, que nous ayons établi entre eux une relation, introduit, en un mot, ce point de contradiction dont nous avons parlé et que la copule sert à exprimer. Mais le langage, tout composé de termes généraux, postérieur aux opérations que nous cherchons à analyser, ne nous permet pas de distinguer aisément les premières et les secondes intentions, ni de bien voir la double source de ces termes généraux eux-mêmes. Nous savons comment les percepts se changent en concepts ; nous avons à étudier maintenant comment le point de contradiction (point of contradiction) s’introduit dans une suite d’éléments différents déjà donnés.

Nous fixons par l’attention l’un de ces éléments. A, et, ce qui se