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des objets partiels ou particuliers, le lien (nexus) de la pensée et le lien des phénomènes, le lien qui unit un conditionné et ses conditions, un effet et sa cause. Par la réflexion, nous reconnaissons que toutes les choses, prises en général, quelles qu’elles puissent être, sont nécessaires ; mais des choses particulières qui ne sont pas actuelles nous ne savons pas qu’elles sont nécessaires, parce que nous ne savons pas si nous les avons bien définies, si la chose particulière à laquelle nous pensons maintenant est d’accord ou non avec l’ensemble. Celui-ci seul est nécessaire ; les choses particulières le sont conditionnellement.

Quant à la catégorie de l’actuel, nous trouvons de nouvelles relations entre elle et les deux autres. « Considéré à la lumière de la notion d’une connexion inévitable, l’actuel est un cas du conditionnellement-nécessaire, précisément comme ce dernier est un cas du nécessaire. Cette chose, dont nous avons saisi les conditions, est actuelle, est une présentation. Et cette présentation actuelle se change en représentation et redevient une partie du conditionnellement-nécessaire… Une chose peut être nécessaire, ou (objectivement) universelle, aussi bien qu’actuelle, si elle est un élément ou un aspect qui se rencontre dans toute conscience (pervading all conscience) ou toute existence. Le nécessaire et l’actuel ne s’excluent pas l’un l’autre, et une chose est conditionnellement nécessaire si elle est quelque chose de particulier ayant eu ou devant avoir, une fois ou une autre, une existence actuelle, présentative. Elle est actuelle lorsque et pendant qu’elle existe présentativement. C’est là le moment que nous saisissons, le moment de notre connexion consciente avec l’univers, la base et la garantie de toutes nos pensées. Le nécessaire lui-même est actuellement nécessaire, car le moment de contradiction n’est pas seul un moment actuel ; mais le temps, l’élément général de toute conscience, ne doit pas cesser d’être présent maintenant, parce qu’il est toujours présent. »

Ces catégories modales sont spécialement des catégories philosophiques. Les simples catégories de la pensée, le genre, la différence, l’espèce, et leurs dérivées, les catégories de contrariété, sont au contraire communes à la philosophie et à la science. Ces catégories simples ne sont applicables qu’à la seconde des catégories modales, celle du conditionnellement-nécessaire. Car la tâche de la science est simplement de faire des définitions exactes de choses particulières, et ensuite de découvrir si les choses qu’elle a définies existent. L’actuel et le nécessaire ne sont pas de son domaine.

Comme la logique positive, la logique de la possibilité, qui a pour objet de déterminer ce qui peut devenir objet de pensée, présuppose