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penjon. — métaphysique phénoméniste en angleterre

tive ; seulement la métaphysique, définie comme nous l’avons dit, ne fournit aucun argument pour l’affirmer ou pour la nier.

Il en est de même de l’immortalité individuelle. La conscience réfléchie, telle qu’elle s’exerce actuellement, suffit pour rendre compte de l’aspect subjectif des choses en tant qu’elles sont connues. Mais elle n’est pas une conditio existendi de ces choses, et il n’est en aucune façon nécessaire d’imaginer cette conscience comme existant objectivement aussi longtemps que son aspect objectif, l’univers. D’autre part, ce n’est pas un argument métaphysique contre l’immortalité que le refus de concevoir l’âme comme une substance immatérielle. Quand on parle, il est vrai, de l’immortalité de l’âme, on veut faire entendre par là, le plus souvent, que l’âme est une entité et la seule capable d’une vie sans fin. Mais nous pouvons imaginer de mille manières la continuation ou le renouvellement, après la mort, de la conscience, sans recourir à la supposition d’une substance immatérielle.

Le problème de la personnalité divine et celui de l’immortalité personnelle sont les plus importants de la philosophie. Nous ne pouvons les résoudre qu’en construisant, pour ainsi dire, ce monde invisible dont notre monde visible est, selon toute apparence, entouré. Puisque ces deux mondes, en réalité, n’en font qu’un, n’y aurait-il pas dans celui que nous voyons des éléments propres à nous permettre de remédier à l’imperfection, à la limitation de nos sensations actuelles ? Le principe de continuité nous fournira le pont dont nous avons besoin. Sans doute ce principe n’est pas, comme les postulats et l’axiome, un principe et une loi métaphysique, mais il est indispensable cependant en toute science empirique et dans la branche constructive de la philosophie. Il signifie que l’univers tout entier est d’une seule pièce, qu’il forme un tout intelligible, et qu’un être intelligent est capable de le comprendre, sinon tout entier du en une fois, mais de mieux en mieux à mesure qu’il l’étudié davantage. Il s’agit donc, en partant de cette hypothèse, de rechercher quelles sont les possibilités générales du monde invisible que nous suggéreraient les compléments (complétions) possibles des phénomènes du monde visible.

Y a-t-il d’autres modes possibles de l’élément formel ? Si nous considérons le temps et l’espace comme les deux premiers membres d’une série de formes, nous sommes incapables d’en imaginer un troisième. Nous ne pouvons pas davantage concevoir, si l’on peut ainsi parler, une seconde dimension du temps. Mais quelques mathématiciens et quelques physiciens s’occupent d’une quatrième dimension de l’espace.