subjectif pour chacun de nous que parce qu’ils ont lieu en lui ? Et qu’est-ce que la conscience, sinon cet aspect subjectif de certains changements névro-psychiques, dont l’aspect objectif est purement physique ?
Ainsi, d’une part, d’après l’opinion de Lewes, le réflexe spinal le plus élémentaire est un acte psychique conscient, et non un acte physique, et, d’autre part, d’après l’opinion de M. Maudsley, la réflexion la plus haute est un acte physique dont la conscience n’est qu’un accompagnement fréquent, mais nullement nécessaire.
Il me semble que, de part et d’autre, la transition évolutive est perdue, et qu’il y a, de part et d’autre, soit par l’extrémité de la moelle épinière, soit par la voûte des couches corticales, introduction brusque d’un élément nouveau, absolument différent, dont on comprend aussi peu la présence continuelle dans le premier cas que la présence accidentelle dans le second. À quoi cela tient-il ? Selon moi, à ce que Lewes et Maudsley ont chacun exagéré ce qu’il y a de vrai dans leur manière de voir ; en conséquence chacun d’eux, après s’être approché tout près de la vérité, s’en est de nouveau éloigné. Pour la saisir, il faut, à mon avis, effectuer la synthèse complète des deux opinions rivales et trouver une formule concise et claire qui les embrasse toutes les deux et qui s’applique également bien à tout acte nerveux central, quel que soit le centre où il s’accomplit, — hémisphères, ganglions sensoriels ou moelle épinière. C’est ce que je vais maintenant essayer de faire.
Un acte psychique considéré objectivement est l’ébranlement qu’une impression externe ou une sensation réflexe éveillent à l’intérieur des éléments nerveux centraux (cellules de la substance grise) ; il n’est pas encore psychique, tant que les vibrations n’ont pas envahi une cellule centrale ; il n’est plus psychique dès que les vibrations cessent ou dès qu’elles sont communiquées à un nerf efférent et abandonnent la cellule centrale.
Si nous considérons le phénomène du point de vue matériel, nous dirons que tout travail de la cellule centrale est nécessairement lié à une décomposition de la substance nerveuse, suivie de sa recomposition, et que la recomposition a heu suivant une modalité conditionnée par la modalité de la décomposition qui a précédé. Si au contraire nous considérons le phénomène du point de vue dynamique, nous dirons que tout travail de la cellule centrale est nécessairement lié à une transformation des énergies latentes qu’elle renferme en énergies effectives, et que l’emmagasinement de forces latentes, destinées à remplacer celles qui ont été dégagées et à pro-