duire les réactions adaptées aux impressions subséquentes, a lieu suivant une modalité conditionnée par la modalité du dégagement qui a précédé.
Pour indiquer à la fois le côté matériel et le côté dynamique du phénomène, adoptons dorénavant les termes intégration et désintégration ; nous dirons alors que tout travail de la cellule centrale est nécessairement lié à un processus de désintégration, immédiatement suivi d’un processus de réintégration, qui a lieu suivant une modalité conditionnée par la modalité de la désintégration qui a précédé. Il s’ensuit que l’élément nerveux réintégré n’est jamais identique à ce qu’il était auparavant ; telle est, en effet, comme nous le savons, la condition dynamico-matérielle du développement cérébro-psychique, c’est-à-dire de l’acquisition des facultés nouvelles ou de l’organisation évolutive de l’esprit ou du cerveau.
Cela posé comme prémisse incontestable, résultant de l’ensemble des recherches biologiques modernes, je dis : 1° que la conscience n’accompagne jamais l’intégration ou la réintégration des éléments nerveux ; 2° que la conscience accompagne seulement la phase de désintégration du fonctionnement des éléments centraux ; et 3° que son intensité est en proportion directe avec l’intensité de la désintégration et en proportion inverse de la facilité avec laquelle le travail intérieur de chaque élément nerveux central passe à un autre élément, sensitif ou moteur, central ou efférent.
Voyons maintenant comment cette formule s’applique aux faits que nous pouvons observer sur nous-mêmes et sur les autres. Mais, avant d’aborder ce sujet, je tiens à me prémunir contre le reproche de déroger aux règles d’une bonne induction en concluant du complexe au simple, c’est-à-dire, dans notre cas, en appliquant aux centres subalternes une conclusion tirée de l’observation des centres supérieurs, au lieu de procéder à rebours. Il est vrai que je suis obligé de procéder ainsi par la nature même du problème, sous peine de renoncer à le traiter : comme c’est de la subjectivité des phénomènes nerveux centraux qu’il s’agit, il est impossible d’en chercher la condition et la loi là où nous n’avons aucun moyen direct d’en constater la présence ou l’absence ; or, par rapport aux centres subalternes, nous sommes réduits exclusivement à l’observation objective, qui ne peut en aucune façon nous renseigner sur la subjectivité des changements qui s’accomplissent en eux ; aussi, tout ce que nous pouvons conjecturer quant à la conscience ou à l’inconscience des réactions réflexes fournies par les centres sensori-moteurs et surtout par la moelle épinière, ne prend un degré de probabilité, approchant de la certitude, que lorsque nous étudions ces