Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, VII.djvu/430

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
424
revue philosophique

attendu que, tant que l’âme est dans le corps, il y a un rapport intime entre la veine cérébrale et les rayons lumineux. L’émission de ces rayons se produit en effet même dans la nuit durant l’été comme le montre la présence de la chaleur dont ils sont la cause ; seulement ils diminuent et deviennent difficiles à apercevoir de nuit pendant les autres saisons, par exemple dans les moments pluvieux de l’hiver[1]. Il s’ensuit que, de nuit comme de jour, l’âme du vidvân s’unit au sortir de la tête aux rayons lumineux qui l’emportent vers les régions supérieures.

Les Sûtras iv, 2, 20 et 21 ont pour objet d’affirmer qu’on obtient le fruit de la science aussi bien en prenant le pitriyâna ou la route du sud qu’en prenant le devayâna ou celle du nord, qui, par conséquent, ne doit pas être l’itinéraire exclusif du vidvân.

En ce qui concerne la migration des âmes vers le Brahmaloka, les textes sacrés semblent peu d’accord et indiquent plusieurs modes de départ. Le Sûtra iv, 3, 1 répond à la question de savoir si ces modes sont distincts les uns des autres (parasparam bhinnâ) ou s’il n’en est qu’un affectant diverses particularités (ekaivânekaviçeshena). Quiconque désire s’unir à Brahma suit la route des flammes (devayâna)[2], car c’est celle qu’ont célébrée tous les sages. Quoique les textes sacrés semblent en indiquer plusieurs, ils n’en désignent en réalité qu’une seule, qui est celle-là, mais qu’ils qualifient au moyen de différents attributs. De même que la science est une, quoiqu’elle soit exposée en différents chapitres et que l’ensemble de la science se compose de la réunion des particularités contenues dans ces différents chapitres, les particularités relatives à la migration des âmes se résument en un seul mode de départ. Et, abstraction faite de la comparaison qui précède, comme il est reconnu que ces migrations aboutissent à un seul but, la route suivie doit être une également[3].

D’après les textes sacrés, le devayâna consiste à passer de la flamme dans le jour, du jour dans la quinzaine lunaire claire, etc. À ce propos, les Sûtras iv, 3, 4-6 examinent la question de savoir si ces différents stages du devayâna sont ou des points de repère de la route (mârgacihnâni), ou des lieux de jouissance (bhogabhûmayah), ou s’ils ne sont ni l’un ni l’autre. Cette dernière alternative est la vraie. La flamme, le jour, etc., sont le siège de divinités du même nom qui

  1. Nidâghasamaye ca niçâsv api kiranânuvrttir upalabhyate pratâpâdikâryadarçanât. Stokânuvrttes tu durlakshyatvam rtvantararajanîshu çaiçireshv iva durdineshu.
  2. Sarvo brahma prepsur arcirâdinaivâdhvanâ ramhati.
  3. Prakaranabhede ’pi tu vidyaikatve bhavatîtaretaraviçeshanopasamhâra-vagativiçeshanânâm apy upasamharah vidyâbhede ’pi gatyekadeçapratyabhijñânâd gantavyâbhedâc ca gatyabheda eva.