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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, VII.djvu/439

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regnaud.études de phylosophie indienne

Les postures sont les différentes manières de placer les mains, les pieds, etc., qu’on désigne par les mois padma, svastika, etc.

Les obstacles apportés à la respiration se divisent en trois coercitions différentes : le recaka, qui consiste à exhaler le souffle lentement et alternativement, par la narine gauche et par la narine droite ; le pûraka, qui consiste à aspirer le souffle de la même façon ; et le kumbhaka, ou la rétention de la respiration.

La contrainte est l’éloignement des sens de leurs objets respectifs.

La méditation est le cours des fonctions intellectuelles s’appliquant de temps en temps à l’être unique.

L’extase nirvikalpa est exposée à des obstacles moraux, qui sont : l’inattention (laya), la distraction (vikshepa), la passion (kashâya) et la volupté (rasâsvâdana).

L’inattention est le sommeil de l’esprit qui n’appuie plus (ou ne s’applique plus à) l’être unique.

La distraction a lieu quand les modifications de l’intelligence appuient autre chose que l’être unique.

La passion consiste dans le fait que l’esprit, quoique n’étant livré ni à l’inattention ni à la distraction, n’appuie pas l’être unique, parce qu’il est au pouvoir des impressions passionnelles.

La volupté consiste dans le bonheur que goûte l’esprit en conservant la distinction de sujet et d’objet et sans servir d’appui à l’idée de l’être unique, ou bien dans le bonheur qu’il goûte ainsi au moment du début de l’extase.

Quand l’intelligence a écarté ces quatre obstacles et que, pareille à la flamme immobile d’une lampe que le vent n’agite pas, il ne reste que l’intelligence unique qui est l’être, alors a lieu l’extase nirvikalpa.

Le Vedânta Sara, après avoir distingué et défini ces conditions de l’extase, décrit l’état de celui auquel l’observation des pratiques extatiques a procuré la délivrance en cette vie même, et qu’on appelle pour cette raison délivré-vivant (jivan-mukta).

Quand la notion de la vraie science coïncide avec l’extinction des effets de l’œuvre, le corps du sage tombe, périt, et la délivrance complète et immédiate a lieu pour lui. Mais, si la vraie science se produit sans que les effets de l’œuvre soient épuisés, le corps persiste à vivre jusqu’à leur épuisement. Le cercle de la transmigration continue d’exister pour l’homme qui est dans cette situation, ou qui est délivré intellectuellement sans l’être physiquement, et cet homme est celui qu’on appelle délivré vivant (jivan-mukta[1]).

  1. Ved. Sâra, nº 141, et Com.