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NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES.




W. Schuppe. Erkenntnisstheoretische logik. — Logique fondée sur la théorie de la connaissance. Bonn, Ed. Weber, 1878.

Il serait difficile de rendre compte en peu de mots d’un ouvrage aussi considérable que celui-ci, et par son étendue et par l’importance, le nombre, la nature des matières qui y sont traitées. Nous nous bornons à marquer le but que s’est proposé l’auteur et à indiquer les sujets principaux que contient son livre.

L’auteur, M. Schuppe, n’a pas, dit-il, la prétention de donner une logique exacte dont les formules, comparables à celles de la chimie, serviraient à déterminer rigoureusement toutes les notions simples de l’entendement et permettraient d’éviter tous les malentendus qu’occasionne la confusion dans nos idées. Mais le nouveau système qu’il propose doit être un acheminement vers ce but. La logique, telle qu’il la conçoit, ne peut être à la fois certaine, utile et féconde, qu’autant qu’elle s’appuie sur une théorie de la connaissance. C’est là ce qui fait l’objet de son livre et en motive le titre.

La logique ordinaire, dit-il, celle d’Aristote (la logique formelle), a ce défaut de présupposer l’origine et la valeur des idées simples et premières qui entrent dans nos jugements et deviennent la base de nos raisonnements. Elle ne va pas jusqu’à ces éléments vraiment réels et primitifs de nos connaissances. L’analyse logique, sans doute, existe ; Aristote n’a pas fait simplement une synthèse ; mais cette analyse ne peut être réelle et complète que si elle s’appuie sur une vraie théorie de la connaissance. La logique et cette théorie doivent marcher de front, se combiner ensemble et former ainsi une science totale.

Nous n’examinons pas si l’entreprise que l’auteur annonce et qu’il a tenté de réaliser est aussi neuve et originale qu’il le croit. Cette combinaison de la logique et de la métaphysique, ou, si l’on veut, cette introduction de la théorie de la connaissance dans la logique, n’a-t-elle pas été l’objet poursuivi souvent par les successeurs de Kant (Rheinhold, etc.) ? Ne se retrouve-t-elle pas plus ou moins au fond de tous les systèmes qui sont venus après lui dans les différentes écoles ? Quoi qu’il en soit, le travail de l’auteur, qui reprend cette analyse et lui donne une base plus large, a le mérite de ramener l’attention sur une foule de points soit négligés, soit superficiellement abordés, ou non suffisamment discutés et approfondis ; il n’en conserve donc pas moins toute sa valeur et son