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analyses. — astié. Mélanges de Théologie.

estime et la plus grande sympathie pour l’effort qu’il fait avec un certain nombre d’hommes distingués pour frayer à la théologie protestante de langue française une voie moyenne entre un dogmatisme intolérant et une école critique, un peu essoufflée par la rapidité avec laquelle elle a parcouru en quelques années un espace énorme. Mais cette personne divine de Jésus, ce rocher inébranlable de la foi, c’était là précisément ce qu’affirmaient MM. Colani, Scherer, Réville, au début de leur carrière théologique. C’était là le quid inconcussum, ce « cri de la conscience », qu’on ne pouvait ni ébranler ni révoquer en doute. M. Astié et ses amis en sont là ; ils forment la droite de l’école libérale. Ils refont la même route, mais avec lenteur, avec circonspection, entraînant avec eux une troupe nombreuse. Somme toute, ce résultat est un grand progrès, et nous les en félicitons,

Maurice Vernes.


Windelband. — Geschichte der neueren Philosophie ni ihrein Zusaminenhange mit der allgemeinen Cultur und den besonderen Wissenschaften. 1er Band (in-8o, viii-580). Leipzig, Breitkopf und Härtel. 1878. (Histoire de la philosophie moderne dans ses rapports avec la culture générale et les sciences particulières.)

Ce n’est encore ici que le premier volume d’un ouvrage qui en aura trois. Ce volume va de la Renaissance à Kant. Le second, qui nous est promis pour cet été même, contiendra l’exposé de la philosophie kantienne ; le troisième, l’histoire de la philosophie depuis Kant jusqu’à nous.

Quel but s’est proposé l’auteur[1] ? Il nous l’apprend dans une courte préface. La philosophie moderne a déjà, en effet, donné lieu à tant d’études historiques, surtout en Allemagne, qu’un nouvel ouvrage sur cette matière n’a de raison d’être qu’à la condition d’offrir quelque vue originale et de se proposer une fin propre. M. Windelband s’est placé au point de vue des méthodes, de leur origine et de leur rôle dans la formation des systèmes. « Jusqu’à quel point les grands systèmes sont-ils le produit des méthodes qu’ils nous présentent ? dans quelle mesure sont-ils redevables au mouvement de la culture générale et aux conquêtes des autres sciences ? » À cette question voici sa réponse : « J’ai dû reconnaître que, à de rares exceptions près, la valeur créatrice des méthodes philosophiques est minime. » II veut dire, si je l’ai bien compris, que les diverses méthodes, avant d’être des causes de la diversité des systèmes, sont elles-mêmes des effets, au même titre que les systèmes dont elles font partie, ce qui me paraît incontestable.

  1. M. W. Windelband est l’auteur d’une étude Sur l’état actuel des recherches psychologiques, Ueber den gegenwaertigen Stand der psvchologischen Forschung (Leipzig, 1876), dont la Revue philosophique a rendu compte, 1re année, t. II, p. 643.