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PÉRIODIQUES. — Philosophische Monatshefte.

1 vol. — La réalité essentielle et absolue de l’espace, 1 vol. (Leipzig, 1877). L’auteur, qui avait autrefois, dans son livre L’atome, défendu énergiquement la cause du mécanisme matérialiste, de la pluralité atomique, se déclare dans ces deux nouveaux ouvrages un théiste convaincu, bien qu’il incline plus qu’il ne le croit vers une sorte de panthéisme idéaliste. Pour lui, l’espace et l’esprit sont identiques ; et l’espace est Dieu. Le second des volumes que nous annonçons contient une réfutation très développée des doctrines qui contredisent la réalité de l’espace, celles de Kant, de Liebmann, de Trendelenburg, de G. H. Fichte, de Hegel, de Herbart, de Bain, de Stumpf, de Weber, de Lotze et de Schmitz-Dumont.

Benno Erdmann : Critique de la raison pure, kriticisme de la 1re et de la 2e édition de la Critique de la raison pure (Leipzig, Vos, 1878).

Nous avons eu déjà l’occasion de parler de ces ouvrages. Signalons seulement la conclusion que suggèrent à Fr. Hoffmann les efforts incessants et les discussions toujours renaissantes des néokantiens, en vue de l’interprétation définitive du texte et de la doctrine de Kant. « La Critique de la raison pure et la philosophie de Kant tout entière peuvent bien être une œuvre étonnante et de premier ordre, mais non une œuvre vraiment classique : elle prête à trop d’interprétations différentes, non seulement à deux, mais à trois ou six contradictoires entre elles, et par suite à un grand nombre de malentendus. Les néokantiens se combattent entre eux avec plus de passion encore que les hégéliens ; ceux-ci étaient arrivés du moins à se répartir en trois groupes, une droite, une gauche et un centre. Il en résulte que l’école néokantienne est encore bien éloignée du but qu’elle se propose, la domination exclusive ou la prédominance intellectuelle de la philosophie kantienne. H faudrait que les néokantiens commençassent par s’entendre entre eux, et qu’ils fissent une critique scientifique et surtout victorieuse des jugements portés sur la philosophie kantienne, depuis Jacobi et l’auteur de l’Ænèsidème, jusqu’à Lotze et Ulrici. Une pareille critique de la part d’un Benno Erdmann, d’un Emile Arnoldt ou d’un Cohen, serait assurément pour nous très instructive : mais nous n’en saurions espérer le succès définitif, convaincu que nous sommes que les principes de la philosophie critique ont été depuis longtemps réfutés. Bornons-nous à citer, parmi les récents philosophes auxquels nous faisons allusion, Ulrici dans son livre Le principe fondamental de la philosophie, I, p. 288-348, et aussi Fr. Harms, Sur le concept de la vérité. »

Höffding : La philosophie en Suède.

Les peuples Scandinaves n’ont pris qu’une faible part au mouvement de la philosophie moderne. Il serait injuste pourtant de passer sous silence l’effort sérieux et original tenté dans notre siècle par des penseurs comme Thorild, Höijer, Geijer et Boström. Un disciple de ce dernier, Nybläus, professeur à Lund, vient de publier les deux premiers volumes d’une histoire de la philosophie suédoise qui mérite d’être