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ANALYSESherzen. — Il moto psichico e la coscienza.

tions des introspectionnistes et des spiritualistes sur la nature de l’activité psychique ; la condition physique de la conscience ; lu conscience et la désintégration centrale.

Parmi ces études, une seule, celle qui a pour objet la nature de l’activité psychique, n’est pas connue de nos lecteurs. Elle a pour thèse générale que « tous les phénomènes de la nature se réduisent en dernière analyse à des formes diverses de mouvement ». L’auteur fait à ce sujet un bref résumé des recherches sur la durée des actes psychiques, parmi lesquelles quelques-unes sont nouvelles. Elles sont dues à Donders (avec l’aide du phonographe), à Schiff et à Herzen lui-même. Le temps physiologique, d’après ces deux derniers expérimentateurs, serait un peu plus long que celui qui a été indiqué par la plupart des auteurs : d’où cette question qui est posée par M. Herzen : L’équation personnelle est-elle réellement plus longue en Italie qu’en Allemagne, comme les faits semblent l’indiquer ? Y a-t-il un rapport inconnu entre la race ou le climat et la vitesse du processus nerveux ?

La seconde partie du mémoire est consacrée à établir la non-existence d’une spontanéité psychique, « considérée comme une énergie créée ex nihilo, sans antécédents d’aucune sorte. » C’est une critique dirigée contre Bain, qui dans son livre The senses and the intellect soutient l’énergie spontanée des centres nerveux. L’auteur anglais admet trois espèces de stimulus : 1o  physiques, 2o  psychiques (sentiments, volitions), 3o  spontanés. Pour établir l’existence de cette troisième catégorie, il allègue divers faits que nous ne pouvons qu’indiquer : l’état de tonicité des muscles, la contraction permanente des sphincters, la mobilité des enfants, la surabondance d’activité du chien ou du cheval qu’on rend à la liberté, etc., etc. M. Herzen discute minutieusement ces diverses allégations. Il montre que les faits cités par Bain s’expliquent soit par un état de la nutrition, soit par de simples réflexes. L’expérience montre que, si l’on coupe seulement les racines sensitives des des nerfs spinaux, le relâchement des muscles a lieu : ce qui prouve qu’il y a là non pas une action spontanée des centres, mais une irradiation des impressions reçues par les nerfs sensitifs. En somme, « spontanéité ne peut signifier scientifiquement qu’un complexus de conditions organiques favorables à l’activité des êtres vivants. »

Toute cette discussion sera lue avec intérêt, car, suivant la remarque de l’auteur, sous l’autorité légitime de Bain, quelques spiritualistes ont usé et abusé de ce mot spontanéité.