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REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS




MIND


A quarterly Review, etc., July 1879.

Grant Allen. L’origine du sens de la symétrie. — Que l’on considère la grande rose d’une cathédrale gothique, le canot d’un Nouveau-Zélandais ou le tatouage d’un naturel des Carolines, rien ne paraît plus caractéristique de l’homme que la symétrie dans les ornements qu’il emploie. Le sauvage qui se fait une coupe d’une noix de coco lui donne une forme élégante. Un singe ne fait jamais rien de semblable. Ce goût de la symétrie, si développé chez l’homme, se retrouve cependant dans tout le règne animal : cocons des insectes, toiles des araignées, cellules d’abeilles et de guêpes, nids, etc. Pourquoi ce goût ? Dire que c’est un instinct, c’est répondre par un mot ; car, ce qui est maintenant inconscient et fixé par l’hérédité a dû avoir à l’origine sa raison d’être. La cause en est : 1o  dans le rhythme et la récurrence des mouvements organiques du corps, qui présente deux moitiés symétriques, au moins chez les animaux supérieurs ; 2o  dans l’existence de la symétrie dans la nature, au moins dans le monde organique, symétrie des feuilles, des fruits, des animaux eux-mêmes. — L’auteur montre comment, dès l’âge de la pierre, les instruments, les armes, plus tard l’architecture (les cromlechs, les avenues de pierre) révèlent chez l’homme le goût de la symétrie, goût qui est maintenant si bien fixé qu’il s’applique d’une façon inconsciente. Mais pourquoi la symétrie plaît-elle ainsi à l’esprit humain ? Parce qu’elle « met un certain plan intelligible à la place d’un pur chaos ». L’auteur montre la réaction voulue par les artistes contre une symétrie trop exagérée (contraste entre la sculpture grecque et la sculpture égyptienne primitive). Cette réaction contre la symétrie a pris une forme spéciale chez les Japonais ; ils l’ont exclue systématiquement des arts décoratifs, probablement parce qu’ils ont remarqué que la symétrie existe rarement dans la nature concrète, quoiqu’elle s’y trouve presque toujours sous une forme abstraite.

W. James. Le sentiment du rationnel. — Cet article est le premier chapitre d’un ouvrage sur les motifs qui conduisent l’homme à philosopher. L’auteur, qui se place au point de vue de la philosophie critique, combat également la tendance à tout simplifier et la tendance à se perdre dans la multiplicité des phénomènes.