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LA THÉORIE DE LA CONNAISSANCE

DE WUNDT


Théories dé la substance et de la cause

D’après un ouvrage récent : Logik : eine Untersuchung der Principien der Erkenntniss und der Méthoden Wisenchaflticher Forschung. — I. Erkenntnisslehre. Stuttgard, Enke 1880 ; et les cours faits à l’Université de Leipzig.


I


Depuis Kant, le problème capital, que toute philosophie doit chercher à résoudre, consiste à déterminer, dans la connaissance humaine, la part de la pensée et la part de l’expérience. On reconnaît aujourd’hui volontiers que le monde de notre connaissance est un produit de deux facteurs, l’un objectif, l’autre subjectif. Il s’agit seulement de séparer avec précision ces deux facteurs et de déterminer avec plus de rigueur que Kant ne l’a fait le genre de modifications que nos sens et notre pensée font subir aux éléments venus du dehors. Cette question donne lieu à deux études distinctes, l’une psychologique, qui a pour objet les données de nos sens et de notre organisme représentant, et l’autre logique, qui a pour but de chercher les rapports des phénomènes et des séries de phénomène avec notre pensée. M. Wundt, professeur ordinaire de philosophie à Leipzig, déjà connu en France par des travaux de physiologie et récemment par sa Psychologie physiologique, s’est aussi beaucoup occupé de cette dernière question. Il y a consacré plusieurs cours à l’Université de Leipzig, et, dans un ouvrage publié cet hiver, il a donné une longue exposition de sa Théorie de la Connaissance. Nous voudrions, dans une courte étude, faire connaître quelques-unes des idées principales de cette théorie. Comme il serait impossible d’en