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Otto Liebmann : Essai d’une analyse de la réalité (2e  édition, Strassburg, Trubner, 1880).

Parmi les précieuses additions qu’Otto Liebmann a faites à la première édition de son livre, il convient de mentionner le chapitre sur l’association des représentations. Sans doute, là comme ailleurs, Liebmann excelle plutôt à critiquer les théories reçues, à préciser, à renouveler les problèmes, à suggérer des solutions, qu’à en présenter en son nom, qu’à en démontrer quelqu’une, il n’y en a pas moins un très grand profit à tirer de son étude sur l’association. Liebmann fait admirablement ressortir les vices sans nombre de cette théorie. Elle ne rend compte ni du souvenir, ni de l’imagination, ni de la perception, à plus forte raison des notions nécessaires de l’entendement. L’auteur combat victorieusement la philosophie associationiste sur son propre terrain, celui de l’observation psychologique. Il montre qu’elle n’est pas plus heureuse, lorsqu’elle fait appel à la physiologie, et prétend expliquer les associations d’idées par les combinaisons des cellules et des filets nerveux. — Signalons encore la nouvelle étude de Liebmann sur l’espace, comme objet d’intuition et comme concept de l’entendement, sous le nom de Raumcharakteristik und Raumdeduction. C’est pour ne pas distinguer entre la nécessité logique et la nécessité intuitive dans nos jugements sur l’espace, qu’on s’égare dans les hypothèses de la métamathématique.

Gustay Biedermann : Un carnet. Prag, Tempsky. 1879.

Recueil de réflexions philosophiques, qu’il n’est ni sans intérêt ni sans profit de parcourir. Nous en détacherons quelques — unes : « L’application est le courage du savant. — La première condition d’une croyance scientifique, c’est de ne pas croire là où il est permis de savoir. — Les seules actions qui échappent à l’oubli sont celles qui, comme des graines robustes, ne passent point à travers le crible de l’histoire. — Les concepts sont les économies de l’esprit ; les idées en sont les besoins. — Il n’y a pas de gens sans croyance, mais des gens différant de croyance. — Chaque idée nouvelle est le rajeunissement d’une vieille idée. » À travers tous ces ingénieux aphorismes se développent l’éloge et la défense de la philosophie hégélienne, qui fait l’unité et l’idée maîtresse du livre.


ZEITSCIIRIFT FUER PHILOSOPHIE UND PHILOSOPHISCHE KRITIK.

T. LXXVI, 1880. — 1re  et 2e  Livraisons.

Eduard Rehnisch : Essai de critique des dogmes et des opinions traditionnels en logique, et particulièrement de la théorie du raisonnement (1er  article).

En terminant l’ingénieux exposé du développement de la science humaine, qui ouvre l’avant-dernier livre de son Microcosme, Lotze