Aller au contenu

Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XV.djvu/221

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
211
ANALYSES.grote. Réforme de la logique.

tion (processus qui associe en dissociant quelques autres éléments). Les processus organiques, qui forment de nouveaux produits, plus complexes, ou détruisent ces derniers par une série achevée d’associations, de dissociations ou de disassociations, sont l’intégration (une série achevée d’associations), la désintégration (une série de dissociations) et la différenciation (une série de disassociations).

3o Les jugements, comme le prouve l’auteur, ne sont que des associations, dissociations et disassociations conscientes ; les enchaînements de jugements ou les raisonnements inductifs et déductifs (syllogismes) ne sont que des intégrations, des désintégrations et des différenciations conscientes des idées ; l’analyse est une différenciation consciente et volontaire, la synthèse une intégration consciente et volontaire ; l’induction est une intégration d’idées, volontaire et méthodique ; la déduction est une différenciation volontaire et méthodique. De cette manière, tous les processus les plus complexes de l’esprit humain peuvent être réduits aux processus simples, dont le système a été exposé plus haut.

4o Chaque série de processus intellectuels, plus complexes, transforme les éléments de la conscience objective en une série de produits ou phénomènes de la pensée, plus complexes aussi. Les processus inconscients transforment les sensations en représentations (Vorstellungen, comme disent les Allemands) ; les processus conscients-involontaires transforment ces représentations ou images immédiates en conceptions concrètes ; les processus conscients volontaires (l’analyse et la synthèse) transforment ces dernières en conceptions abstraites ; enfin les processus méthodiques (l’induction et la déduction) remplacent les conceptions abstraites par des idées, nommées scientifiques. Du reste, l’auteur n’indique pas seulement ces phases principales dans la transformation des idées, mais donne aussi l’analyse des phases secondaires, dont il indique une douzaine.

5o L’association et tous les autres processus nommés plus haut sont fondés sur deux principes différents, savoir l’affinité extérieure des objets de la conscience et l’affinité intérieure, autrement dit sur la contigüité et la similarité du contenu des sensations et des idées de tout genre. La différence de ces deux principes d’association amène à une distinction de deux types différents de produits intellectuels à chaque degré du développement de la pensée, et l’auteur exprime ces deux types d’associations, d’intégrations, etc., et de leurs produits par des termes et des formules différentes, selon leur degré de conscience et de complexité : les deux types d’associations inconscientes et de leurs produits sont nommés arithmétique et géométrique ; ceux des associations conscientes sont nommés physique et mathématique, etc.

6o L’évolution même de la conscience des mouvements ou actions intellectuelles est expliquée avec le secours d’une nouvelle hypothèse. En se développant elles-mêmes en idées de plus en plus complexes, les sensations donnent lieu à une évolution progressive de la conscience, dans le domaine de la pensée. Ces sensations intellectuelles