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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XV.djvu/232

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CORRESPONDANCE


Evreux, décembre 1882.
Monsieur le Directeur,

Il y a quelque temps, dans la discussion du budget de son département, M. le ministre de l’Instruction publique, répondant à une question de M. Chevandier au sujet du baccalauréat, annonça qu’il proposerait très prochainement au conseil supérieur la suppression de l’examen qui porte le nom de baccalauréat es sciences physiques (ou restreint) ; et il donna pour raison que, dans les nouveaux programmes du baccalauréat es lettres, les éléments scientifiques sont assez nombreux pour rendre inutile l’autre diplôme en vue des études médicales.

Cette réforme, quelles qu’en soient les conséquences, intéresse beaucoup de candidats à l’agrégation de philosophie ; car vous savez qu’en l’état actuel des règlements ils sont tenus de justifier, soit du grade de bachelier es sciences mathématiques, soit du grade de bachelier es sciences physiques, avant d’être admis au concours. Or, après la suppression du second diplôme, il faudra de deux choses l’une : ou bien on exigera d’eux le baccalauréat es sciences mathématiques, en leur enlevant l’avantage du choix qui jusqu’à ce jour leur est permis ; ou bien on cessera d’exiger d’eux un diplôme scientifique spécial.

Il est évident que, dans la première hypothèse, la situation des candidats serait plus dure qu’auparavant. Car le baccalauréat es sciences mathématiques est notoirement plus difficile que l’autre ; et cette vérité est officiellement reconnue, puisque, aux termes de la décision du ministre de la guerre en date du 1er décembre 1872, le baccalauréat es sciences physiques ne peut être considéré comme l’équivalent du baccalauréat es sciences mathématiques pour l’engagement conditionnel d’un an.

Supposons maintenant qu’un diplôme scientifique cesse d’être exigé du candidat à l’agrégation de philosophie ; et recherchons si cette suppression aurait pour effet de créer une lacune regrettable dans sa préparation générale. Pour cela, considérons d’abord le genre d’utilité que procurent à la philosophie les sciences mathématiques d’une part, et d’autre part les sciences physiques ; nous apprécierons ensuite quel serait le résultat pratique de la mesure supposée.