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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XV.djvu/235

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LA PERSONNALITÉ ET LA MÉMOIRE

DANS

LE SOMNAMBULISME


I

Depuis l’article que j’ai publié dans cette Revue[1] sur le somnambulisme provoqué, le hasard, aidé peut-être de quelque persévérance, m’a permis d’observer en détail deux cas, intéressants à divers titres, et prêtant à quelques considérations nouvelles.

Il s’agit de deux femmes, qui sont placées en des situations sociales tout à fait différentes, qui ne se connaissent aucunement, et qui cependant présentent une étrange ressemblance dans les symptômes et les phénomènes dits magnétiques.

L’une, que je nommerai A…, est âgée de quarante-trois ans. C’est une mère de famille, dont les convictions religieuses sont très fortes. Elle est la femme d’un négociant distingué, qui a constamment habité la province. C’est ce qui explique comment elle n’avait jamais entendu parler de somnambulisme et de magnétisme quand j’ai commencé mes expériences.

L’autre, que j’appellerai B…, est âgée de trente-deux ans. Son existence a été fort accidentée ; elle a été magnétisée, il y a quatre ou cinq ans, par différentes personnes ; mais, depuis cette époque, les seules expériences qu’on ait faites sur elle sont celles dont je vais tout à l’heure donner la relation.

La véracité de ces deux sujets, que j’observe avec soin depuis près de trois ans, me paraît hors de contestation. Aussi ne reviendrai-je pas sur la question de simulation, que j’ai traitée précédemment[2] et sur laquelle il me semble oiseux d’insister. Il me paraît

  1. Voir Revue philosophique, 1820, No 10, p. 337.
  2. Je citerai quelques faits seulement, parmi beaucoup d’autres qui seraient tout aussi démonstratifs. B… est cette personne qui un jour, à la suite d’une hallucination qui l’avait effrayée, eut une syncope cardiaque qui dura pres-