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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XV.djvu/31

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LÉVÊQUE. — l’esthétique musicale en france

teurs aient tous pris la nécessaire habitude d’inscrire, partout où il en faut, des signes indicateurs de ces particularités, de ces inégalités expressives que M. M. Lussy a nommées des irrégularités ; en attendant qu’ils aient compris l’utilité d’attribuer aux mêmes signes le même sens, au lieu d’en user chacun selon son caprice, je ne crois pas impossible de dire ce qu’il y a dans la musique de symphonie et ce qu’il est permis d’y voir[1].

Ch. Lévèque.
De l’Institut.
  1. Au dernier moment, il m’arrive un renseignement dont je dois tenir compte. J’ai étudié plus haut (pp. 16-17) l’andante de la symphonie en la de Beethoven tel que je l’ai toujours entendu exécuter au Conservatoire. Or, le savant M. V. Wilder nous apprend, dans le Parlement du 23 novembre 1882, que Beethoven a indiqué lui-même le mouvement du morceau : il l’a marqué allegretto, avec une note correspondant au numéro 76 du métronome. Une pièce authentique récemment retrouvée atteste le fait. Il résulte de là qu’il faut voir dans ce morceau, non la marche d’un convoi funèbre, mais le défilé d’une noce de village. Soit ; mais si on le joue andante, selon la tradition du Conservatoire, l’expression en est profondément douloureuse, navrante. Et c’est avec le mouvement andante que nous l’avons toujours entendu, Berlioz et moi, et beaucoup d’autres.