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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XV.djvu/476

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la base de l’histoire : il donnera une idée scientifique de sa marche et de ses lois. L’histoire n’est pas une création indépendante de la nature, mais un cas humain de l’évolution cosmique. Les volontés individuelles sont rejetées par l’histoire, et ses lois appartiennent à la mécanique même qui gouverne les phénomènes physiques. Déterminisme des lois, impossibilité de causes finales et d’une Providence intervenant dans les faits humains, prédominance des formes les plus adaptées à leur propre climat et à leur propre temps, tel est la conception de l’histoire comme nous la donne la théorie de la sélection. En histoire, il y a une « lutte pour l’existence », et la sélection fait prévaloir les nations les plus fortes, c’est-à-dire les plus riches en énergies intellectuelles et morales. Mais les énergies produites par la sélection sont-elles toujours fécondes ? « L’évolution est-elle toujours une cause de progrès, de bien ? L’évolution historique ne contient-elle pas en elle-même sa Némésis qui l’épuise dans sa propre grandeur ? En un mot, le pessimisme n’aurait-il pas raison encore ici ? La réponse à de telles questions nous est donnée par l’évolution elle-même, pourvu qu’on en précise le sens scientifique. Les lois de l’évolution sont sceptiques : elles ne se proposent aucun idéal comme fin voulue. La sélection produit toujours ses effets à elle, sur quelque matière qu’elle opère. Il ne faut pourtant pas juger de ses efforts, par rapport au bonheur de l’homme, d’après quelques-unes de ses phases historiques : c’est l’ensemble qu’il faut voir ; c’est à distance, par grands intervalles, que se mesurent les effets de l’évolution historique. Après ces considérations élevées sur les vicissitudes, expliquées parla sélection, de l’évolution historique, l’auteur montre que tout ce qu’on sait scientifiquement sur l’origine et l’histoire des langues confirme la loi de la sélection.

O. Mattirolo : Sur la nature, la structure et le mouvement du protoplasma végétal. — Cette intéressante étude du protoplasma est empruntée en partie à un travail de G. Klebs portant le même titre que cet article, et aux meilleurs et plus récents traités de botanique qu’on peut consulter sur la matière. Les noms abondent : de Bary, Engelmann, Frommann, Hæckel, Haustein, Heidenhain, Heitzmann, Hoîmeister, Klebs, Kübne, Loew, Mohl, Montgomery, Nægeli, Pfeffer, Poulsen, Pringsheim, Reinko, Sachs, Schmitz, Schultze, Stahl, Strassburger, Van Thieghem, Welten, Zacharias, etc.

De Dominicis : Nos universités et les écoles secondaires. — Intéressant article de pédagogie darwiniste.

T. Vignoli : Sur la cause de la chaleur terrestre ; indications d’une nouvelle hypothèse géologique. — Cet article est trop spécial pour que nous puissions en rendre compte.

Revue synthétique. — G. Sergi : L’anthropologie moderne. L’anthropologie est l’histoire naturelle de l’homme étudié dans tous ses caractères et toutes ses manifestations. Cette science est si vaste et si compréhensive qu’elle pourrait être appelée « une encyclopédie scientifique de l’espèce humaine ». Et les recherches des anthropologistes correspondent à l’ampleur de cette science. Leur activité scientifique