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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XV.djvu/481

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revue des périodiques

oiseaux. I. Sur la structure phonétique des voix des oiseaux (avec 21 diagrammes musicaux). — Ce travail, original à beaucoup d’égards, mais dont nous ne pouvons donner même une brève analyse, se recommande aux philosophes et aux esthéticiens non moins qu’aux naturalistes. Essayons cependant d’en indiquer les résultats les plus généraux. Le chant des oiseaux, considéré dans sa valeur phonique, c’est-à-dire en tant qu’il représente des sons, diffère essentiellement de celui des animaux inférieurs (insectes), en ce qu’il est toujours susceptible d’être modifié par les chanteurs. Il est, en effet, produit par un appareil pneumatique, dont les parties essentielles sont le conduit trachéal mobile, le larynx inférieur et les poches aériennes. Les oiseaux sont donc des animaux éminemment hétérophones (comme l’homme, par opposition aux animaux autophones, à voix immuable). Mais, quelque multiple et varié que leur chant puisse nous paraître, à le former et à en exprimer les nuances même les plus délicates concourent toujours un petit nombre de sons et de timbres fondamentaux, parmi lesquels l’auteur de cet article distingue le doux, l’aigu, l’âpre, le brillant. Or la musique, au moyen de conventions spéciales, vaut souvent mieux pour exprimer ce chant que les combinaisons syllabiques. C’est ce que L. Paolucci a montré par des exemples, en traduisant la forme syllabique des sons en forme musicale, pour vingt espèces d’oiseaux.

E. Ferri : Les raisons historiques de l’école positive du droit criminel. — La nouvelle école positive du droit fait l’application de la méthode expérimentale à l’étude des délits et des peines. Comme telle, tandis qu’elle porte dans l’enceinte du technicisme juridique abstrait le souffle des nouvelles observations faites non seulement par l’anthropologie criminelle, mais par la statistique, la psychologie, la sociologie, elle représente vraiment une nouvelle phase de l’évolution de la science criminelle. Il y a une grande analogie entre le mouvement des sciences médicales et celui que représente la nouvelle école du droit criminel. Elle considère les délinquants, non comme des abstractions, mais comme des êtres vivants, des hommes. Elle en étudie toutes les conditions organiques et psychiques, héréditaires et surajoutées, présentes et passées, normales, habituelles, accidentelles. Ayant trouvé que les peines édictées jusqu’à ce jour n’atteignent pas leur but, elle cherche des remèdes moins illusoires et au besoin moins coûteux. Elle demande des remèdes aux recherches expérimentales. Elle n’est, en cela, qu’un développement ultérieur de l’école classique inaugurée par Beccaria. Celle-ci se proposait, dans l’ordre pratique, la diminution des peines, et, dans l’ordre théorique, l’étude abstraite du crime comme entité juridique. L’école positive se propose, dans le champ pratique la diminution des délits, et dans le champ théorique l’étude concrète du crime, non comme abstraction juridique, mais comme action humaine, comme fait naturel. Comme la médecine, elle cherche les causes pour trouver les remèdes. Elle cherche à fonder la sociologie criminelle. C’est là son but, et là sera son efficacité.