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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XV.djvu/687

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ANALYSES. — G. H. SCHNEIDER. Der thierische Wille.

« Le réflexe perceptif se distingue du réflexe sensoriel non seulement en ce que la perception qui est le discernement d’une chose, est d’un degré plus élevé que la sensation qui est le discernement d’un état, mais en ce que la perception est différenciée des sentiments (ou états affectifs, Gefühle) associés. Les sensations qui causent les réflexes sensoriels ne peuvent se distinguer de l’état affectif : les deux états de conscience coïncident, ne sont pas complètement différenciés, et voilà pourquoi nous employons tantôt l’expression sensation (Empfindung), tantôt l’expression sentiment (Gefühl). Au contraire, le sentiment causé par une perception est complètement distinct d’elle. Le réflexe perceptif se compose donc non pas de deux membres, comme le réflexe sensoriel, mais de trois : perception, sentiment, impulsion. » Les processus nerveux par lesquels la perception se produit ont un rapport plus indirect que les sensations avec les augmentations ou diminutions du processus vital. L’auteur en montre les raisons anatomiques et physiologiques. À la suite, dans un passage qui gagnerait à être plus clair, on nous montre (p. 244) que la perception en elle-même « est la conscience d’un changement partiel et spécifique et que le sentiment qui l’accompagne est la conscience d’une augmentation ou d’un arrêt central du processus vital qui est lié à la perception ».

La troisième partie a pour titre : Actions à but conscient, et traite par conséquent des actes exécutés délibérément et de la volonté parfaite. Nous ne reviendrons pas sur deux points déjà exposés : ce que l’auteur entend par finalité et quel est le but final (conservation de l’espèce). En ce qui concerne la volonté, le but final ne peut consister que dans la félicité (Glüchseligkeit), et ce bonheur est déterminé par l’idée de la conservation, d’ordre matériel ou intellectuel. Chez les peuples très civilisés, le rapport de tous nos actes à ce but final est moins frappant et plus indirect que chez les peuples à l’état de nature, mais il reste le même.

Les mouvements purement physiologiques sont causés par les matériaux qui se trouvent dans l’organisme, qui exercent une influence immédiate sur la vie et sont ainsi dans le rapport le plus direct avec la conservation. — Les instincts sensoriels utilisent les choses extérieures qui sont en contact avec l’extérieur du corps. — Les instincts perceptifs tendent à rendre utiles pour l’individu les choses qui ne touchent pas son corps, mais sont perceptibles et à sa portée. — Les actes volontaires (au sens étroit) tendent enfin à utiliser d’une manière indirecte pour l’organisme les choses qui ne sont pas à sa portée immédiate, mais que nous nous représentons par la mémoire (p. 254). « L’idée qui détermine et gouverne toute action humaine est celle de la complète conservation de l’espèce, sous la forme d’une félicité durable. »

Par volonté au sens étroit, il faut entendre « l’impulsion consciente du but ou intellectuelle ». L’auteur reconnaît d’ailleurs que les psychologues de profession ont eu raison d’attacher une grande importance au pouvoir de choisir (Wahlfähigkeit) comme élément essentiel. Le choix