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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XV.djvu/692

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quatre jours, avec perte de conscience, coma, vomissements, convulsions cloniques, température élevée, suivie d’hyperesthésie, surdité, vertiges, diplopie, paralysie du moteur oculaire, aphasie, amnésie s’étendant à des mois ou à des années, changements de caractère, irascibilité, diminution de l’aptitude à percevoir et ensuite à combiner les idées, et enfin toutes les formes de la folie, avec prédominance de la mélancolie, de la manie et de la paralysie générale. Les formes bénignes sont caractérisées par de la céphalée, de l’irascibilité, de la tendance à la fatigue, de la facilité à s’enivrer, à tomber dans le délire.

L’existence des délits qui reconnaissent pour cause le traumatisme est beaucoup plus contestable. Quelques aliénistes, Morel et Mesnet par exemple, ont fait connaître des observations d’individus qui, à la suite de violents coups sur la tête, ont montré de la tendance au vol, ou une perversion morale dirigée dans un autre sens. D’autre part, on a constaté que les crânes des délinquants portaient parfois des traces de fractures (sur 54 crânes de délinquants, Flesch en a trouvé 3 avec fracture). Le D’Lombroso rapporte une observation nouvelle pour confirmer cette thèse, et conclut en disant que la criminalité n’est qu’une forme des maladies mentales.

Ferri. Le droit de punir comme fonction sociale. — Cet article est la conclusion que Je professeur Ferri vient d’écrire pour la seconde édition de son ouvrage sur « Les nouveaux horizons du droit et de la procédure pénale ». ;

L’auteur expose en excellents termes les tendances de l’école criminaliste positive, dont il est un des représentants autorisés. « Les criminalistes, dit-il, à un endroit, ont jusqu’ici considéré le délit comme une entité abstraite, le séparant des relations intimes qui le rattachent à l’individu et au milieu, et raisonnant sur les divers genres de crimes, sans s’occuper des hommes qui les commettent, — exactement comme les médecins qui traitaient jadis les maladies en elles-mêmes, sans les étudier dans leurs rapports avec les individus malades. » La nouvelle école criminaliste fait le contraire ; elle ne sépare pas Le coupable et le délit, et considère le délit comme un fait concret, dont la connaissance n’est complète que si elle s’étend aux conditions variées au sein desquelles il s’est produit. De ces deux points de vue différents découlent deux méthodes différentes. Les criminalistes de l’école classique prennent pour point de départ l’étude de leur propre conscience et en déduisent par voie de syllogisme, les lois et principes de législation pénale. Au contraire, les criminalistes de l’école positive fréquentent les prisons et les asiles, et poursuivent une patiente anatomie psychique et physique du délinquant, préoccupés d’observer des faits plutôt que de formuler des théories.

Une des idées les plus fécondes que l’école nouvelle a produites est celle des catégories à établir parmi les délinquants. « Cette distinction, dit Ferri, déjà faite incidemment et incomplètement par quelques anthropologistes criminalistes, et présentement acceptée par tous les