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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XV.djvu/694

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convulsions, les vomissements, par une irritation périphérique de la peau, des muqueuses, etc.

Goltz est amené aux mêmes conclusions par ses expériences sur les animaux. Il est frappé de ce fait que la destruction des zones motrices et celle des zones sensitives produisent le même effet. Quel que soit le siège intéressé, l’animal ne présente que des phénomènes passagers, tant qu’on ne le prive que d’une faible quantité de substance cérébrale ; c’est seulement quand la destruction porte sur une large surface que les troubles deviennent plus accusés et plus durables. Pour interpréter ces résultats, Goltz admet que les phénomènes passagers sont dus à l’influence que les parties du cerveau irritées exercent sur les autres parties. Les symptômes durables seraient l’effet d’une abolition de fonction et ne suivraient que des pertes considérables de substance.

L’auteur critique avec beaucoup de discernement ces opinions trop absolues, qui renferment certainement une part de vérité. Il fait remarquer que personne aujourd’hui ne nierait l’action à distance de l’irritation cérébrale ; il dit un mot en passant de ce curieux fait pathologique qu’on appelle l’hémiplégie directe, et rapporte à ce sujet qu’il a constaté dans un cas d’hémiplégie directe que la décussation des pyramides avait lieu selon le type normal. Après avoir présenté diverses objections aux conclusions de Goltz et aux travaux tout récents de Marcacci, il termine son article en exposant qu’il vient d’avoir récemment l’occasion d’étudier sur l’homme la question des localisations cérébrales.

Le sujet en expérimentation fut trépané à la suite d’une fracture du pariétal droit, une partie considérable de cet os ayant été enlevée, une portion correspondante de la dure-mère fut ainsi mise à découvert. L’ouverture, située dans la portion antérieure du pariétal droit, était oblongue, dirigée obliquement, et mesurait 35 millimètres dans son plus grand diamètre. Il résultait de cette disposition que la dure-mère était facilement accessible aux courants électriques, et sur une étendue d’autant plus grande qu’elle s’était largement détachée de la voûte osseuse.

L’auteur, dans ses expérimentations, a usé de deux méthodes. D’abord, il a placé un des excitateurs sur la dure-mère et l’autre excitateur sur un point du corps éloigné de la brèche, le sternum par exemple. Ensuite il a placé les deux excitateurs en même temps sur la dure-mère, quand il a eu constaté ce fait intéressant qu’il y avait dans la dure-mère une région inexcitable ; un des excitateurs restait fixé en permanence sur cette région inexcitable, et l’autre était placé tour à tour sur tel ou tel point des méninges.

Les résultats obtenus par ces deux méthodes ont été pareils. Que l’anode fût fixé sur le sternum ou sur la région inexcitable, le catode, chaque fois qu’il était placé sur le même point de la dure-mère mise à découvert, produisait les mêmes phénomènes.

Ces phénomènes consistaient dans des mouvements du côté opposé du corps, mouvements de la bouche, des yeux, de la tête, du membre