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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XV.djvu/708

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tal existant, le sujet copiant minutieusement tout ce que fait ou dit la personne avec laquelle il est en rapport.

7o Les impressions venues du dehors peuvent être interceptées à différents points de l’encéphale, suivant les zones affectées et suivant le degré d’hypnotisme ; ainsi, une impression ou une suggestion — un geste, un mot, une excitation musculaire — peuvent s’arrêter aux masses ganglionnaires ou arriver jusqu’aux circonvolutions ; et, arrivées là, elles peuvent provoquer l’idéation et des actions musculaires réflexes, avec ou sans conscience, et entièrement indépendantes de la volonté.

8o Il peut y avoir, dans les différents états de l’hypnotisme, de l’exaltation ou de la dépression de la sensation et des sens spéciaux.

Savage et Clifford Gill. La folie chez des jumeaux. Deux observations curieuses que nous résumons :

Le Dr Savage rapporte le premier exemple. Il fait remarquer, à cette occasion, qu’il a déjà vu des jumeaux affectés en même temps de maladies cérébrales, mais l’un était aliéné tandis que l’autre était épileptique ; il a vu souvent, aussi, des sœurs demeurant ensemble et vivant de la même existence, présenter en même temps des symptômes de folie. Mais, ici, le cas est différent ; il s’agit de deux sœurs jumelles, se ressemblant beaucoup physiquement, et affectées d’une même forme d’aliénation mentale, la mélancolie avec stupeur. Toutes deux sont mariées ; elles ont quitté la maison de leurs parents, et habitent, avec leurs familles, des domiciles distincts. Elles ont chacune trois enfants ; les derniers nés de ces enfants ont, l’un neuf mois, et l’autre dix.

Elles sont entrées toutes deux à l’hôpital Bethlem, l’une le 14 août 1882, l’autre le 17 du même mois. Chez cette dernière la maladie, survenue sans cause connue, datait de neuf semaines au moment de l’admission. Chez la première, au contraire, elle n’avait eu qu’une durée de quinze jours ; on supposait, à tort ou à raison, qu’elle avait été déterminée par la vue de la sœur malade. On ne connaît aucune prédisposition héréditaire dans la famille.

Bien que les deux sœurs fussent placées dans des quartiers différents de l’asile, et qu’il leur fût impossible de se voir, les symptômes étaient exactement les mêmes. Toutes deux restaient debout, immobiles, ne faisant rien, ne faisant attention à rien, ne satisfaisant volontairement aucun besoin, ne parlant pas, faisant beaucoup de difficultés pour manger.

Le second exemple est dû au Dr Clifford Gill, directeur-médecin de l’asile d’York. Les malades, dit-il, sont deux jeunes filles entre les quelles il y a une très grande sympathie. Elles se ressemblent beaucoup, non seulement par les traits de leur visages, mais aussi par leurs manières et leur langage, en sorte que rien ne serait plus facile que de les prendre l’une pour l’autre ; leurs dispositions intellectuelles