Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XXIII.djvu/109

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


REVUE DES PÉRIODIQUES


Brain.

1886. July.

Cappie. Quelques points de la physiologie de l’attention, de la croyance et de la volonté. — Pour étudier les rapports de l’esprit avec le corps, l’auteur réclame les trois postulats suivants : 1o Toute manifestation de l’esprit est corrélative à un mode et à une sphère déterminés de l’activité cérébrale ; 2o L’activité du cerveau est conditionnée par l’activité de la circulation, le sang étant pour la substance grise ce qu’est l’air pour le combustible enflammé ; cependant on s’est peu occupé des lois qui règlent la distribution du sang ; 3o La masse du sang dans la cavité crânienne ne peut ni augmenter ni diminuer directement ni même d’une manière appréciable dans de courtes périodes de temps. (Ce postulat est contestable.) Le crâne contient le cerveau, le sang et le liquide cérébro-spinal : aucun de ces éléments ne peut être altéré sans un changement inverse dans les autres. S’il y a dans le tissu nerveux une dégénérescence de nutrition, il y aura une extrême congestion, une effusion séreuse, ou les deux ; mais, pour cela, il faut du temps. Lorsqu’on parle de la décharge d’un centre nerveux, cela implique qu’il y a une certaine quantité d’énergie dans ce centre ; mais cette énergie dans un centre nerveux signifie énergie dans sa circulation et implique une pression extérieure, égale dans toutes les directions, ans quoi le cerveau ressemblerait à la corde lâche d’un instrument de musique, qui ne peut pas vibrer correctement. La masse du sang intracrânien doit donc rester la même, pendant un certain temps. De là deux corollaires : 1o Aucun changement ne peut avoir lieu dans la circulation d’une partie du cerveau, sans que quelque autre partie soit affectée inversement ; 2o Aucun changement ne peut se produire dans la circulation, sans changement dans l’équilibre de la pression active qui a lieu dans le cerveau. Appliquons ces considérations aux rapports de l’esprit et du cerveau. Prenons l’attention : Quand elle se produit, la sphère de l’activité du cerveau est comparativement restreinte ; de plus, la circulation encéphalique est concentrée dans la direction de l’activité, ce qui augmente l’activité mentale. Si les cellules d’un certain centre sont très explosives, elles attireront assez fortement le sang, pour empêcher, par anémie, l’action des autres parties du cerveau. Par exemple dans l’attaque épileptique, les centres moteurs accaparent tout le sang et n’en laissent pas assez pour que la conscience subsiste. Même remarque au sujet de l’hypnotisme et des croyances qui se produisent durant cet état. — L’auteur termine par quelques remarques analogues au sujet de la volonté.