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BIANCHI ET SOMMER.polarisation psychique

commençait par prendre une expression d’étonnement douloureux ; elle tombait ensuite en catalepsie, et lorsqu’après s’être remise de cet état on lui demandait pourquoi elle ne répondait plus aux questions qui lui étaient adressées, elle répondait : « Je suis contrariée, car au moment où je vois une belle chose, je ne la vois déjà plus, et je ne sais pourquoi ni comment. » On lui fait écrire une lettre au docteur Fusco : tandis qu’elle écrit on applique l’aimant, elle s’arrête ; — on éloigne l’aimant et elle continue à écrire. Après lui avoir fait tracer une autre ligne on applique de nouveau l’aimant et elle tombe en catalepsie.

Nous pourrions confirmer par un fait physiologique cette simple tentative d’explication. On suggère à un individu dans l’état somnambulique que tous les objets sont rouges, puis on le réveille et il s’étonne de voir tout en rouge et rien qu’en rouge ; on lui applique l’aimant, et à l’hallucination du rouge succède celle du vert, qui est la couleur complémentaire du rouge : ce sont les lois physiques mêmes que l’on rencontre partout comme fondement de l’organisme mental.

Léonard Bianchi,
Professeur agrégé à l’Université de Naples
et
Guelfo von Sommer,
Médecin de la Marine Royale d’Italie.