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ANALYSES.h. munsterberg. Beitrage zur Psychologie.

7 séries d’expériences de plus en plus compliquées se rapportent d’abord à l’association involontaire. Les réactions dans chacune d’elles ont été alternativement complètes et raccourcies. Nous rappelons qu’on entend par réaction complète ou sensorielle celle qui se produit quand l’attention de celui qui réagit se dirige sur l’attente de l’impression sensorielle, et par réaction raccourcie ou musculaire celle qui a lieu quand, au contraire, on concentre son attention sur le mouvement à effectuer.

Comme résultat de ces expériences méritant particulièrement d’être signalé, relevons le suivant : dans les 4 dernières séries, tandis que la durée de la réaction complète allait sans cesse croissant et passait en moyenne de 688 ό à 1122, le temps de la réaction raccourcie est resté à peu près constant (430, 432, 432, 437 ό). Il résulterait également de ces recherches que l’on peut réagir, sur des impressions compliquées, à la fois sensoriellement et musculairement. Wundt, au contraire, incline à admettre que, dans le cas d’impressions complexes, seules les réactions sensorielles sont possibles.

10 autres séries d’expériences ont été consacrées à l’étude de l’association volontaire. Relevons ici encore comme intéressant le résultat suivant : le temps de réaction diminue dans certaines expériences quand l’idée qui doit amener la réaction a déjà été exprimée dans une énumération préparatoire. Ainsi celui qui dirige l’expérience dit, par exemple « Pommes, poires, cerises, noix, raisin… ; que préférez-vous, le raisin ou les cerises ? » Et la réponse, par exemple : « Les cerises », vient plus vite que si l’on eût simplement demandé : « Que préférez-vous, le raisin ou les cerises ? »

La difficulté principale, ferons-nous remarquer, tient dans ces expériences de réaction complexe, comme il est aisé de le deviner, à la multiplicité des conditions inconnues ou mal connues qui peuvent contribuer à modifier la durée du processus Aussi les variations moyennes sont-elles parfois considérables. Voici deux questions ne comportant l’une et l’autre objectivement qu’une réponse : « 3 fois 4 ? » « Qui règne actuellement en Chine ? » Il n’est pas douteux cependant que les conditions subjectives de la réponse peuvent être, pour l’une et l’autre, fort différentes.

Ces expériences sont d’abord invoquées par M. M. contre la théorie de l’aperception. Il essaye de montrer, par exemple, que les nombres trouvés sont, dans les réactions complexes, au-dessous de ceux que la théorie en question, si elle était juste, si on ne pouvait réagir, sur des impressions complexes, non coordonnées aux mouvements par l’habitude, qu’avec conscience, ferait prévoir. Il tâche ensuite d’expliquer les résultats obtenus dans ces expériences en recourant simplement à l’association. Mais, à vrai dire, il ne prend pas la théorie de l’association comme donnée ; il commence par en établir personnellement une plus ou moins nouvelle, en essayant de ramener les divers modes d’association connus à l’association par coexistence ou plutôt à ce